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1er mai, fête du travail: Mme Coulibaly Korotoumou Koné de l’UNTM en toute franchise

Mme Coulibaly Korotoumou Koné est la Présidente du Comité national des femmes travailleuses de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la plus grande centrale du Mali. Ancienne Secrétaire générale du Syndicat des Travailleurs d’Orange Mali, ancienne secrétaire générale du Syndicat des Postes et des Télécommunications (Synaposte) et ancienne secrétaire administrative du bureau exécutif de l’UNTM, Mme Coulibaly Korotoumou Koné est une amazone qui s’est imposée dans le landerneau syndical par son courage et son dynamisme. Depuis juin 2024 suivant le décret n°2024-0361/PT-RM du 14 juin 2024, elle siège au conseil d’administration de la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CANAM) comme représentante de l’UNTM.
Dans le cadre de la journée internationale des travailleurs célébrée chaque année le 1er mai, la rubrique femme de Mali24 a donné la parole à la Présidente du comité national des femmes travailleuses de l’UNTM. Mme Coulibaly Korotoumou Koné nous parle de ses premiers pas dans le monde syndical, sa motivation, les conditions des travailleuses au Mali. Entretien !!
Comment êtes-vous devenue syndicaliste ?
Le début n’était pas facile. Dès que j’ai été engagée à Orange Mali, mes collègues m’ont demandé d’être déléguée du personnel. C’était ma première expérience, alors je ne voulais pas accepter la proposition.
Après plusieurs consultations du Directeur des Ressources humaines de l’entreprise et l’accord de mon mari, je suis devenue déléquee avec l’Alliance Orange Dakar. A l’époque, j’étais la seule femme déléguée et j’ai constaté qu’il y avait des syndicats dans beaucoup de pays sauf le Mali.
Finalement, à travers des demandes des responsables, je suis devenue la déléguée du Mali. J’ai suivi une formation avec les syndicalistes à Douala. J’ai nourri l’envie d’être syndicaliste après l’obtention des documents d’autorisation et l’appui de Feu Siaka Diakité, ancien secrétaire général de l’UNTM, pour mettre en place le syndicat de Orange Mali.
Quelle est votre principale motivation ?
Ma principale motivation, c’est d’être la voix des sans voix surtout les injustices dont souffraient beaucoup de travailleurs maliens ou étrangers. Les efforts de beaucoup de syndicalistes ont été sabotés avant que je ne devienne syndicaliste, mais j’ai réalisé que mes camarades avaient besoin de moi. Ma vocation et mes formations de syndicaliste me permettent de me battre pour eux.
Quel est votre regard sur les conditions des femmes travailleuses ?
Les femmes travaillent pratiquement dans toutes les sphères, mais il faut reconnaître qu’elles sont vulnérables. Les stéréotypes sont là toujours et les empêchent de relever tous les défis majeurs. C’est ainsi que les hommes tentent de nous écarter de nos objectifs. Un bon nombre de femmes qui travaillent dans les services ont du mal à concilier la vie familiale et professionnelle. Nos activités ménagères et occupations domestiques ne nous empêchent pas de respecter les heures de travail, ce qui doit être revu pour alléger la souffrance des femmes travailleuses.
Etes-vous saisies des cas de harcèlement sexuel au travail ?
Au travail, les femmes font leurs plaintes dans les coulisses. Au lieu de se plaindre ouvertement, elles préfèrent se cacher et s’expriment dans les couloirs. C’est une attitude que notre société impose, obligeant ainsi certaines à se taire sur leur triste sort.
Quel est votre message à l’occasion du 1er Mai ?
Le 1er Mai n’est pas seulement une fête des travailleurs, c’est une journée de lutte pour les 8 heures de travail tenant compte du fait que les gens travaillaient continuellement sans repos. Je pense qu’elle doit être une journée de réflexion pour s’auto-évaluer et donner le meilleur de soi-même dans l’accomplissement des tâches.
Un syndicat n’est pas là seulement pour revendiquer, mais développer aussi une politique avec les outils que nous utilisons pour une bonne marche du service, surtout quand nous sommes de l’UNTM. Nous faisons un syndicalisme de développement de nos services, nous les faisons grandir avant de réclamer nos droits.
Je profite de l’occasion pour dire à tous que : « Seul le travail libère l’homme » et que les femmes prennent à cœur leur travail.
Propos recueillis par Kada Tandina et Korotoume Doumbia

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