Mali : Oxfam engagée dans la lutte contre les VGB et discriminations faites aux femmes dans les processus électoraux
Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes, Oxfam Mali a organisé le vendredi 8 décembre 2023, un espace d’échanges sur « Femmes et VBG en période électorale’’.
Depuis 1991, du 25 novembre au 10 décembre, marquant la journée des droits humains, cette période est dédiée à des actions massives visant à prévenir et éliminer la violence faite aux femmes.
« Quand le patriarcat brûle, la planète respire », tel est le dicton préféré d’Ahmed Maiga, le Directeur Pays d’Oxfam, qui célèbre cette journée aux côtés de son équipe et de participants issus de diverses organisations et leaders féminins. M. Maiga inscrit ces 16 jours d’activisme dans l’engagement global d’Oxfam en faveur de la justice en matière de genre, en lien avec les efforts continus de l’organisation dans les domaines du genre, des droits, de la justice, de la lutte contre la pauvreté, des inégalités sociales et politiques à travers le monde.
« Ces sujets, aussi pertinents qu’actuels, feront l’objet de discussions profondes et franches afin d’identifier les obstacles entravant les femmes et de proposer des solutions pointues pour réduire de manière significative les discriminations lors des processus électoraux au Mali », a-t-il Il souligné
A sa suite, Lalaissa Maiga, conseillère genre et protection chez Oxfam, pionnière des droits de la femme a évoqué les violences subies par les femmes. Selon elle les chiffres sont alarmants. Car selon l’enquête démographique de santé du Mali de 2018, au moins 45% des femmes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violences physiques ou sexuelles. « Environ la moitié des femmes de cette tranche, en union ou en rupture, ont subi des violences émotionnelles, psychologiques, physiques ou sexuelles », a-t-elle rappelé.
Le slameur Sory Diakité aborde la situation des femmes qui, face à l’injustice, se taisent et vivent dans un environnement hostile à leur émancipation, se limitant souvent à chanter pour les partis politiques plutôt que d’occuper des postes de responsabilité.
Pour le Magistrat Moussa Drissa Guindo, il insiste sur la nécessité de protéger les femmes à travers des lois adaptées. Dans le même ordre d’idée, Zeinab Evelyne Jacques, leader politique, témoigne des difficultés qu’elle a rencontrées en politique en raison de sa marginalisation en tant que femme, soulignant que les déceptions politiques sont parfois plus difficiles à surmonter que les déceptions amoureuses.
Quant à Mme Traoré Aminata Haidara, représentante du Ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, encourage Oxfam dans sa stratégie de justice du genre, soulignant l’importance de prendre en compte les droits des femmes et des jeunes filles.
Rappelons qu’Oxfam intervient au Mali depuis 28 ans, mettant en œuvre des programmes d’urgence qui intègrent systématiquement l’approche du genre.
Kada Tandina
Mali24.info
