Blanchissement possible d’ex putschistes avec la nouvelle loi électorale : Au diable l’exemple, le symbole et la pédagogie !

Beaucoup de Maliens auront salué l’esprit républicain et d’initiative des membres du CNT. Pour une des rares fois, l’institution parlementaire de la Transition n’aura pas été une caisse de résonance, pouvait-on attendre à tout va. Pourtant, comme l’on le dit souvent, le diable se cache dans les détails. Et si les 92 amendements apportés par les honorables du CNT ne valaient que très peu en présence d’un article de la nouvelle loi électorale stipulant la possibilité pour un ex militaire (putschiste aussi donc) de se présenter à la prochaine présidentielle ?

Ce détail prouve encore, une fois de plus, à quel point les tenants actuels du pouvoir, jouissent d’une grande popularité. Car il a été très peu commenté au sein de la masse populaire et a même emporté une approbation certaine. Mais au-delà, des motifs d’inquiétude quant à cette disposition sont légitimes.

D’abord, sur le plan du symbole et de la pédagogie. L’idée même que l’auteur ou co auteur d’un coup d’état, sous quelque habillage que ce soit, puisse se présenter à une présidentielle va à l’encontre de tout esprit républicain et démocratique. L’idéal aurait été l’effacement des auteurs du coup d’état au profit d’un processus civil et consensuel tout en exigeant au prochain président démocratiquement élu de prendre en compte des points clés afin de jeter les bases d’un Mali nouveau. Ainsi, les principes et valeurs de la démocratie auraient été épargnés. Mais également le bon exemple, celui de ne pas nourrir l’idée malsaine dans l’esprit de tout porteur d’uniforme qu’à l’issue d’un coup d’état, il peut être président de la république

Quel militaire comme potentiel candidat 

Bien évidemment, l’on pense immédiatement au président de la Transition, Assimi Goita. Déjà au pouvoir et portant la casquette d’auteur principal du coup d’état, il semblerait bien qu’il emporte l’assentiment des siens. A moins que l’ex junte joue la carte de la surprise en désignant un autre membre comme leur porte étendard. Aussi, la candidature de Malick Diaw, président du CNT serait bien possible. Il serait, derrière les coulisses, le quasi chef d’Etat.

Dans tous les cas, l’un ou l’autre, partirait en pôle position, si jamais ils se présentaient. Les autres candidats issus de formations politiques ont dû soucis à se faire. Peut-être qu’ils parleraient de concurrence déloyale. L’on le saura assez bientôt.

Cette possibilité aura été relevé par la Mission d’Observation des Élections, (modele Mali) qui regroupe des experts issus de différentes organisations de la société civile. La nouvelle loi électorale permet aux militaires de se présenter à la prochaine présidentielle à condition de démissionner de l’institution militaire quatre mois auparavant. C’est l’effet combiné de la nouvelle loi et de la charte de la Transition révisée en mois de février dernier. Selon sa dernière version, c’est le président du CNT qui prendra les rênes du pouvoir s’il y a vacance du président de la Transition.

Pour Assimi Goïta, il lui suffira de démissionner de la présidence et de l’armée, quatre mois avant la joute présidentielle.

Ahmed M. Thiam

l’alternance

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