Enquête d’opinion : 65,62% des Maliens favorables à la levée de l’embargo
Même s’ils estiment que la sécurité s’est améliorée depuis le début de la transition, des Maliens, majoritairement, veulent un gouvernement de consensus pour la levée de l’embargo.
Voilà les conclusions des rapports de l’Observatoire citoyen contre l’impunité et pour la redevabilité (Occipre) d’Amnesty International, rendu public, vendredi dernier, à la faveur d’une conférence de presse sur le thème : « La lutte contre l’insécurité et le respect des droits humains, l’état de la question au Mali ».
Cette rencontre avec les hommes de médias a permis aux responsables d’Amnesty international de mettre en exergue la problématique de la réponse judiciaire aux violations des droits humains commises dans le contexte de conflit armé au Mali.
II agit notamment du sondage d’opinions Xensa sur la perception des citoyens maliens eu égard à l’évolution de la transition.
Dans ses rapports d’enquête d’opinion, Amnesty International indique que plus de 1500 personnes ont répondu au sondage dont 39% des répondants étaient des femmes et 61% des hommes. Ils étaient de toutes catégories d’âges confondues et toutes les localités du Mali ont été touchées par l’étude, y compris les zones à risque d’insécurité.
« L’étude a été conduite au moment où le délai de la transition a été prolonge pour une durée de 24 mois à compter du 26 mars 2022, par un décret présidentiel en date du 06 juin 2022 au lendemain d’un sommet de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui devrait statuer sur le sort des sanctions qui pèsent sur le Mali », précise Youssouf Poudiougou, assistant du projet à Amnesty International.
Selon lui, 74% de la population malienne estiment que la sécurité s’est améliorée depuis le début de la transition sur une grande partie du territoire du Mali et 80,10% des personnes interrogées estiment que le gouvernement doit tout faire pour trouver un compromis avec la Cedeao afin d’obtenir la levée des sanctions pour sortir le Mali de la crise économique et financière.
« 31,17% des enquêtées estiment que le délai restant pour la transition doit être compris entre 18 et 24 mois et 30, 48 % pour plus de 24 mois et 65,62% des personnes interrogées estiment qu’il faut gouvernement de consensus pour la réussite de la transition », explique-t-il.
De la violation des droits humains
Le rapport Sira, un projet du consortium d’Amnesty international, sur les violations des droits humains au Mali, présenté à la presse, dit que les observateurs ont documenté 1529 incidents d’atteintes aux droits humains. Les différents incidents ont touché plus de 1496 victimes dans 550 localités sur toute l’étendue du territoire national.
« Les régions les plus affectées sont Monti (5883), Gao (318), Ségou (216), Bamako (116), Tombouctou (97) Sikasso (66), Kayes (48) Koulikoro (33) et Kidal (29) », souligne Youssouf Poudiougou.
Il ressort de l’analyse de ces données que la majorité des droits humains atteintes enregistrées dans ces régions concernent les droits civils et politiques (773 cas) et les atteintes aux autres catégories de droits sont au nombre de 697 cas.
« Le rapport Sira révèle une augmentation de violations liées à liberté d’expression et un
rétrécissement progressif de l’espace civique courant le premier semestre 2022 », dira M Poudiougou.
A noter qu’Occipre a se bat pour la diminution de l’impunité des violations des droits de l’homme, des crimes économiques et des cas de corruption au Mali. L’emploi de la technologie
digitale et mobile, facilite le monitoring collectif, la veille citoyenne et le plaidoyer commun pour la
redevabilité et un accès à la justice.
Il dispose trois plateformes technologiques à ce jour. Sira (Système intégré d’alerte, de rapportage et d’analyse), Xensa, pour le monitorage de la transition et la réalisation des études d’opinion sur la gouvernance et les sujets connexes.
« En plus des organisations membres du consortium, le projet est mené en partenariat avec plus d’une dizaine d’organisations maliennes. Ce qui montre le caractère inclusif du projet et le besoin présumé du respect des droits humains au Mali », précise Yousouf Poudiougou.
Adama DAO