Référendum en mars 2023, législatives en novembre 2023, présidentielle en février 2024…
Scrutins à pas de charge
La course contre la montre vers le retour à l’ordre constitutionnel normal est désormais engagée, à un rythme accéléré. Et le gouvernement a rencontré les partis politiques hier, avec en mains le chronogramme électoral : le 1er et 2nd tours de l’élection présidentielle en février 2024…
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte parole du gouvernement, le Col Abdoulaye Maïga et ses homologues de la Refondation, chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga et la ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des réformes politiques et institutionnelles, Fatoumata Sékou Dicko ont tenu la rencontre du Cadre de concertation avec les partis politiques, hier mardi 28 juin 2022, au centre de formation des collectivités territoriales.
Le gouvernement, à travers ses représentants, a proposé que le premier et second tour de l’élection présidentielle se tiendra en février 2024, tandis que le referendum est prévu pour mars 2023.
Le ministre Col Abdoulaye Maïga a rappelé que cette réunion s’inscrit dans le cadre de la relance du dialogue politique, qui intervient dans un contexte particulier, marqué par les sanctions injustes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. Et de citer les récents actes d’évolution de la transition: l’adoption du décret fixant la durée de la transition, la création par décret du Président de la Transition d’une Commission de rédaction de la nouvelle Constitution, le 10 juin 2022, l’adoption de la loi électorale par le Conseil national de Transition, le 17 juin 2022. Et le ministre de mettre l’accent sur la promulgation de la loi électorale par le Président de la Transition, le 24 juin 2022, et enfin la mise en place d’un dispositif de suivi des élections et des réformes.
Ces concertations, dira-t-il, s’inscrivent dans cette même dynamique de retrouver un large consensus et sont d’une importance capitale pour la réussite de la transition. Celle-ci passe par les réformes pertinentes pour la refondation de l’Etat et l’organisation d’élections transparentes , crédibles et apaisées. « Le contexte actuel de notre pays appelle chacune et chacun de nous à une unité des cœurs et des esprits en vue de sortir notre pays de la crise. Aujourd’hui , les plus hautes autorités ont fixé la durée de la transition à 24 mois pour compter du 26 mars 2022, conformément à l’article 22 de la Loi n ° 2022 001 du 25 février 2022 portant révision de la Charte de la transition. Nous avons initié un projet de chronogramme des différents scrutins, ainsi que celui des réformes politiques et institutionnelles majeures à réaliser avant la fin de la transition» a expliqué le Col Abdoulaye Maïga.
Ce chronogramme, fixant le réferendum en mars 2023, l’élection des conseillers des collectivités territoriales en juin 2023, celle des deputes à l’Assemblée nationale en novembre 2023, celle du président de la République en février 2024, etc constitue un agenda trop chargé pour le peuple malien. Surtout quand on sait que, dans diverses localités du pays, les populations sont plus préoccupées par leur survie au quotidian (crise sécuritaire et difficulties alimentaires, cherté de la vie, etc) que par les élections. Dès lors, la question de savoir si cet engorgement du calendrier electoral permettra au pouvoir de transition de faire de bonnes élections. La course contre la montre ainsi engage par le chef de l’Etat et son gouvernement aura-t-elle une issue apaisée et salvatrice pour le people malien plus que meurtri? L’avenir nous le dira et cela passé par l’adoption de ce chronogramme à la reunion du Conseil des ministres de ce mercredi 29 juin, suivi de sa transmission aux dirigeants de la CEDEAO? Ceux-ci devraient apprécier la bonne volonté des autorités de la Transition malienne et oeuvrer à la levee des sanctions contre le pays, lors du sommet ordinaire du dimanche 3 juillet 2022. Abréhima GNISSAMA