#BenbereVerif : Faux, des soldats algériens n’ont pas été tués au Mali !
Plusieurs publications sur les réseaux sociaux (Facebook et TikTok) annoncent la mort, dans des frappes, de 47 soldats algériens sur le territoire malien. Certains attribuent l’information à l’Armée malienne. Attention, la rumeur n’a aucun fondement officiel.
Sur Facebook, des publications en texte et vidéo affirment que 47 soldats algériens ont été tués par l’Armée malienne à Tin-Zaouatène, une localité malienne proche de la frontière avec l’Algérie. La même information est largement reprise sur TikToK où elle cumule des centaines de milliers de vues, comme on peut le constater. L’une des publications va jusqu’à attribuer l’information à l’Armée malienne.
Nous avons effectué des recherches sur des sites d’actualités des deux pays. Nulle part, on ne retrouve cette information. Sur la page officielle de l’Armée malienne, un communiqué sur les frappes dans les localités d’Aguelhoc, Tessit, et Tin-Zaouatène est disponible. Il a été publié au même moment que la fausse information a commencé à circuler, mais le document ne fait aucune mention de soldats algériens prétendument tués.
Brouille diplomatique entre le Mali et Algérie
Cette fausse information circule dans un contexte de tension diplomatique entre Bamako et Alger. Fin décembre 2023, les autorités maliennes ont vivement protesté contre la réception par les autorités algériennes des personnes considérées par Bamako comme des terroristes et hostiles au gouvernement. Les deux pays ont respectivement rappelé leurs ambassadeurs. Mais, le 25 janvier 2024, le Mali a déclaré la fin avec «effet immédiat» de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale signé en 2015. Les négociations ayant abouti à l’Accord avaient été pilotées par Alger qui officiait également comme chef de file de la médiation internationale.
A la place de l’Accord pour la paix de 2015, les autorités maliennes préparent «un dialogue direct inter-maliens ouvert à tous.» L’annonce avait été faite par Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’État, le 31 décembre 2023.
Par Abdoulaye Traoré