Après la suspension des activités politiques: La crème de la classe politique se retire du dialogue inter-malien

Annoncé pour remplacer l’Accord d’Alger, le Dialogue inter-Maliens a démarré avant-hier samedi, dans toutes les communes du pays. Censé ramener la paix dans le pays, il s’ouvre pourtant sur fond de contestations avec la suspension des activités des partis politiques et associations à caractère politique par les autorités de transition. Si le rendez-vous a produit l’« engouement » escompté, selon la chaîne de télévision nationale, il a été boycotté par la crème de la classe politique qui, après avoir dénoncé une «décision liberticide et tyrannique»,  a décidé de se retirer du Dialogue inter-Maliens. On dénombre notamment M5-RFP Mali Kura, branche de la fronde anti-IBK, le Cadre des partis et regroupements pour le retour à l’ordre constitutionnel, regroupant l’ancienne majorité présidentielle, Espérance Nouvelle Jiguiya Kura, porté la Codem, l’Appel du 20 février, ainsi que des poids lourds comme l’Adema PASJ, le parti Yelema, Parena auxquels s’ajoutent d’autres entités dont NEMA, PS YELEN KURA, FAC, VNDA, MSP, PDES, ALTERNATIF POUR LE MALI, entre autres. Ces formations politiques, tout en déplorant une suspension de leurs activités qui contraste avec l’esprit du Dialogue inter-maliens, rejettent également les arguments avancés pour justifier la décision privative de la liberté d’animation de la vie politique et publique que consacre les textes fondamentaux en vigueur au Mali. Conséquence : elles ont décidé de ne plus prendre part au Dialogue inter-Maliens entamé avant-hier à l’échelle communale. Elles se sont notamment prononcées à travers une salve irrésistible de lettres circulaires où l’accent est mis sur l’absence de tout «mécanisme de participation à ce dialogue en dehors de ses activités politiques ainsi que sur le mot d’ordre de boycott aux responsables de leurs structures de base respectives. Parmi les poids lourds, seul l’URD a maintenu sa participation en demandant néanmoins aux autorités de «reconsidérer leur décision de suspension des activités des partis politique» en tant que porteuse d’instabilité politique et de menace pour les efforts abattus depuis le début de la transition.

Ainsi, contrairement aux attentes du Président de la Transition, ce dialogue risque de ne pas produire les effets escomptés. Et pour cause, par-delà le lot d’exilés s’y ajoutent désormais la crème de la politique malienne alors que les politiques qui ont décidé d’y participer sont presque insignifiants sur l’échiquier politique.

Amidou Keita

 

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