Les hépatites virales : 10 % des diabétiques sont porteurs de l’hépatite C
Au Mali, 15,5 % des femmes enceintes sont porteuses du virus de l’hépatite B, 10 % des diabétiques sont porteurs de l’hépatite C, et 45 % des enfants nés de mères porteuses du virus sont susceptibles de développer la maladie. Ces chiffres alarmants sur la dangerosité des hépatites virales ont été communiqués ce jeudi 8 août 2024 par le professeur Anssely Konaté, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’hépatite virale.
Organisée par le ministère de la Santé et du Développement social, à travers la cellule sectorielle de lutte contre le Sida, la tuberculose et les hépatites virales, cette rencontre avec les journalistes visait à faire le point sur l’état de la lutte contre l’hépatite virale. Placée sous le thème « Il est temps d’agir », cette journée mondiale était l’occasion d’identifier les efforts internationaux de lutte contre ces maladies, d’encourager l’engagement des individus, des partenaires et du grand public, et de souligner le besoin d’une riposte mondiale plus énergique.
Selon Dr Abdoulaye Keita, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, la célébration de cette journée offre l’opportunité de mieux faire connaître et comprendre le problème de santé publique posé par les hépatites virales, et de stimuler le renforcement de la riposte dans les États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). C’est aussi une occasion de discuter des hépatites pour engager une lutte efficace contre la maladie.
Dans son exposé, le professeur Anssely Konaté a souligné que le foie est un organe sensible qui participe à l’équilibre du sucre dans le corps, car il joue un rôle crucial dans la filtration de l’organisme, protège et assure le métabolisme des médicaments. Il a ajouté que les hépatites virales B et C évoluent de manière chronique, mais que la guérison est possible, à condition que le diagnostic soit fait à temps pour permettre une prise en charge rapide du patient par des structures sanitaires compétentes.
Il a également rappelé qu’au Mali, 15,5 % des femmes enceintes sont porteuses du virus de l’hépatite B et 10 % des diabétiques sont porteurs de l’hépatite C.
Concernant les solutions pour lutter contre la maladie, le professeur Anssely Konaté propose plusieurs pistes : informer et sensibiliser la population et les décideurs sur la dangerosité des hépatites virales, effectuer un dépistage massif pour agir avant l’évolution de la maladie, car c’est un élément crucial. Il souligne également l’importance d’administrer le vaccin contre l’hépatite B à la naissance, et de rendre les médicaments pour le traitement des hépatites virales accessibles.
Pour sa part, Mme Sidibé Fatoumata Guindo, vice-présidente de l’association SOS Hépatites Mali, a mis en évidence la dangerosité de la maladie. Selon elle, l’hépatite est une maladie silencieuse qui tue à petit feu. Elle déplore qu’aujourd’hui, peu de gens se fassent dépister pour connaître leur statut sérologique et prendre les précautions nécessaires. À cela s’ajoute l’absence d’un véritable programme de lutte contre l’hépatite et la difficulté d’accès aux médicaments pour les patients.
Mohamed Kanouté
Source : Mali24