Insécurité au Nord et au Centre du Pays : Quand les enseignants deviennent des cibles des djihadistes

Depuis quelques jours, la question de la protection des enseignants dans l’exercice de leurs fonctions, particulièrement dans les zones d’insécurité, suscite un vif débat à travers le pays. En l’espace de quelques jours seulement, trois enseignants ont été froidement assassinés par des hommes armés non identifiés alors qu’ils accomplissaient leur mission éducative.

Aujourd’hui, ce n’est plus un secret : les enseignants, surnommés « les soldats de la craie », paient de plus en plus le prix de la crise sécuritaire qui secoue le Nord et le Centre du pays. Ils sont désormais devenus des cibles privilégiées pour ces groupes armés.

Le meurtre cruel et odieux, le samedi 17 août 2024, de Bokary Kisso Bokoum, directeur d’école à Arabebe, et d’Ousmane A. Daou, directeur d’école à Goundam Teskel (Petit Goundam), tous deux relevant du Centre d’Animation Pédagogique de Niafunké, dans la région de Tombouctou, a choqué le monde éducatif. Le dimanche 25 août 2024, le jeune Oumar Guindo, enseignant à Bandiagara, a également été assassiné par des hommes armés non identifiés, plongeant ainsi la communauté éducative dans l’émoi, l’angoisse, et l’inquiétude quant à l’avenir de la profession enseignante dans ces zones d’insécurité.

Pour certains analystes, cette situation menace gravement l’avenir de millions d’enfants qui risquent de ne pas aller à l’école faute d’enseignants pour les accompagner dans leur apprentissage et leur développement. Selon M. Moulaye Koniba, Secrétaire Général du BEN SYPESCO, l’annonce de ces assassinats odieux a plongé le secteur éducatif dans l’amertume et a renforcé les inquiétudes concernant l’avenir de la profession enseignante dans les régions affectées par l’insécurité.

Il a souligné que toutes les vies sont sacrées, y compris celles des enseignants, qui méritent une protection adéquate dans l’exercice de leurs fonctions. Ces derniers sont des patriotes qui se trouvent dans des zones où ni l’armée ni l’administration publique ne sont présentes.

En ce qui concerne la protection des enseignants dans les zones d’insécurité, il a reconnu que des efforts ont été faits, mais qu’il reste encore beaucoup à faire. Les enseignants, qui sont enlevés, assassinés ou menacés, ne disposent d’aucune arme pour se défendre.

À ce titre, nous appelons le président de la transition et son gouvernement à prendre en considération le sort des enseignants. Des solutions concrètes sont nécessaires pour protéger ces « soldats de la craie » qui risquent leur vie quotidiennement dans les zones d’insécurité.

Mohamed Kanouté
Source : Mali24

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