Après les cortèges, quid des rodéos nocturnes ?
Avec la délégation spéciale, la Mairie de Bamako a visiblement choisi de s’illustrer plus par des exploits spectaculaires que par des réponses aux attentes les plus urgentes. En effet, les remplaçants de l’ancien Conseil du District ont surpris l’opinion, la semaine dernière, par une mesure assez courageuse pour éclipser le grand retard irrattrapable qu’ils ont accusé dans le curage des caniveaux et la maîtrise des courants torrentiels. Ils ont notamment annoncé, via un communiqué, la limitation des cortèges de mariage à six véhicules au maximum. La décision n’est pas pour déplaire à des usagers et riverains de la circulation routière constamment importunés par l’anarchie et le tapage des cortèges de mariage. Seulement voilà : en plus de l’assainissement où les services de voiries peinent à se hisser à la hauteur des satisfactions données par l’ancienne équipe districale, les nouveaux décideurs de l’hôtel de ville ont également aiguisés les attentes sur une catégorie de nuisance beaucoup plus cruciale que les cortèges. Il s’agit des processions nocturnes de motocyclistes qui défient tout ordre public et dénient à leurs concitoyens tout droit à la quiétude. Même la compassion due aux patients des centres de santé de proximité n’est observée et ne dissuade les motards du désir de faire rugir sans scrupules leurs machines assassines.
Le Témoin