Aminata Dramane Traoré : « Nous avons besoin de réécrire l’histoire de notre économie »
Ce sont les propos tenus par l’ancienne ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré, lors de la journée de réflexion sur les humains et les communs organisée le lundi 28 octobre 2024, au Mémorial Modibo Keïta, sous l’égide du Centre Amadou Hampâté Bâ, en partenariat avec la mairie de la commune II et Mali Folkcenter. L’événement a également reçu le soutien du Ministère de l’Administration territoriale et de l’Ambassade du Venezuela.
Aminata Dramane Traoré, reconnue pour sa défense passionnée de la culture malienne, a insisté sur l’importance des valeurs partagées pour renforcer la cohésion nationale. Selon elle : « Cette rencontre porte sur l’approche des communs et sur ce que nous avons de commun. Nous sommes tous Maliens, nous avons le Mali en commun. Nous disposons de nombreuses ressources partagées pour nous permettre de sortir des impasses sécuritaires et climatiques. Si aujourd’hui nous voulons atteindre la souveraineté économique, politique, et militaire, il est crucial de renforcer nos ressources communes. »
Elle a également souligné la nécessité de réorienter l’économie du pays : « Il faut que nous soyons plus attentifs à ce que nous produisons et consommons. Nous ne devons pas produire uniquement pour l’extérieur, car cela se paie cher avec des conséquences telles que la migration forcée, les attaques djihadistes, et le réchauffement climatique. Dans ce contexte, nous avons besoin de réécrire l’histoire de notre économie. Le Centre Amadou Hampâté Bâ y travaille depuis des années en promouvant la réflexion sur la décentralisation et les relations entre les collectivités. »
Pour sa part, le président de Mali Folkcenter, Ibrahim Togola, a expliqué les actions de soutien aux femmes dans le cadre de leur programme : « À travers notre programme, nous avons pu accompagner 150 femmes dans la transformation de produits locaux, en les encourageant à s’investir dans des initiatives durables. Nos véritables ennemis sont l’ignorance, la pauvreté et le manque d’opportunités. L’Afrique est en pleine croissance, et en tant que nation, nous devons privilégier nos valeurs culturelles. »
Le coordinateur des chefs de quartier, Mamadou Bouya Simpara, a exprimé sa reconnaissance envers les autorités pour la réhabilitation de la chefferie traditionnelle et a salué les participants dans ses mots de bienvenue : « Avec honneur, je me joins à cet effort de réflexion. Le ministère concerné et le département de la décentralisation comptent sur les conclusions de cette journée pour guider leurs actions futures. »
La cérémonie s’est conclue par une minute de silence en hommage aux victimes des récentes inondations, suivie de l’hymne national chanté en chœur par le public, symbole de l’unité autour des enjeux partagés.
Kada Tandina
Mali24.info