Malgré la suspension de RFI : Choguel reste un auditeur

Entre le 17 janvier et le 8 juillet 2024, les recettes de la mairie du district de Bamako sont passées de 385 millions de FCFA à 4 milliards 189 millions de F CFA. L’information émane du président de la Délégation spéciale de la Mairie du District, Balla Traoré. C’était à la faveur d’une rencontre à la Primature avec le maître des lieux. La délégation est allée à la rencontre du PM en se prévalant de résultats en recettes qui excèdent toutes les attentes. De 385 millions à la date du 17 janvier, l’équipe dirigée par le policier à la retraite a pu se délecter d’avoir mobilisé la bagatelle de 4,189 milliards au 8 juillet dernier. Autant dire qu’en 6 mois elle a multiplié par plus de 10 les recettes de la Mairie du District, une prouesse qui ne se reflète point cependant sur la coquetterie de la capitale.
Quoi qu’il en soit, il n’en fallait pas autant pour qu’elle soit brandie tel un trophée de guerre, avec le dessein apparent de dénigrer la précédente équipe d’Adama Sangaré. Seulement voilà : contrairement à l’annonce faite par l’administration provisoire, le budget de la Mairie du District, sous le magistère de l’ex maire en détention, a toujours avoisiné les 70 milliards par an, avec des ressources propres d’environ 16 milliards de nos francs.
Les observateurs s’interrogent par ailleurs sur l’usage de la nouvelle manne et en jugent notamment par le renouement de la population de Bamako avec le vieux calvaire des nids de poule qui reflètent le degré de délabrement des routes de la capitale.
Mais, les attentions, lors de la rencontre idyllique entre le PM et la Délégation Spéciale du District, auront été surtout retenues par certaines révélations spectaculaires. Alors que la délégation spéciale passe par le Conseil des ministres, le chef du Gouvernement a confié à ses visiteurs n’avoir pris connaissance de son avènement qu’à travers la presse qu’il dit lire tous les jours. «Votre délégation, je ne l’ai jamais vue. Vous avez été nommés je n’étais pas au courant, je l’ai appris dans la presse», leur a lancé Choguel Maïga, en présence du ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale, porteur du dossier au Conseil des ministres. Et le PM d’étaler dans la foulée ses préférences médiatiques pour s’informer. Ça n’est pas l’Ortm, ni les vidéastes qui pullulent à la Primature, mais plutôt RFI qui arrive en première position de ses choix. Viennent ensuite BBC, la voix de l’Amérique, avant la presse nationale et sous-régionale qui contribuent à son information sur la situation générale du pays et d’ailleurs. Ce faisant, Choguel Maïga aura avoué – sans dire les moyens par lesquels il passe pour ce faire – sa transgression de la décision des hautes autorités de suspendre son canal d’information préféré sur toute l’étendue du territoire. Et dire que cette mesure portée par la HAC, un organe de régulation rattaché à la Primature, faisait suite à la diffusion par RFI d’un élément en rapport avec des exactions présumées des FAMa contre les civils.
Amidou Keita
Le Témoin

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