Issa DIARRA, Secrétaire Général du Syndicat national des travailleurs des Collectivités territoriales du Mali : « nous attendons beaucoup du nouveau premier ministre et de son gouvernement »

Dans une interview qu’il a bien voulue accorder à la rédaction du quotidien numérique Mali24.Inos, Monsieur Issa DIARRA, Administrateur territorial en service à la Mairie de la Commune IV du District de Bamako, non moins Secrétaire Général du Syndicat national des travailleurs des Collectivités territoriales du Mali a dévoilé leurs attentes suite à la nomination du nouveau premier le Général de Division Abdoulaye Maiga et la formation du nouveau gouvernement.

Mali24 : Quelles sont vos attentes vis-à-vis du nouveau premier ministre et du nouveau gouvernement en matière de politique publique ?

D’abord, nous tenons à féliciter le tout nouveau premier pour le choix porté sur sa personne pour diriger le gouvernement. Nous pensons qu’il est en terrain connu pour avoir assuré l’intérim pendant un bon moment et nous osons espérer qu’il sera ce Premier de l’union et de la cohésion des maliens autour du Mali Un et Indivisible où tous les maliens se sentiront en paix et sécurisés.

Maintenant quand nos attentes vis-à-vis de lui et du nouveau gouvernement, je dirai fortes seront nos attentes car, en tant Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, nous avions beaucoup de Procès-Verbaux de conciliation non mis en œuvre notamment.

Parmi lesquels la prise en charge et le paiement réguliers des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l’administration générale à l’image des cadres de la fonction publique des collectivités territoriales sur le Budget de l’Etat et bien d’autres revendications qui tiennent à cœur les travailleurs des Collectivités territoriales.

Pour la petite histoire, quand nous avions demandé une audience auprès du premier sortant, c’est vers le nouvel entrant qu’il nous envoyé en sa qualité de ministre en charge des collectivités territoriales. Et si maintenant, c’est lui qui occupe les deux. Nous osons espérer enfin la mise en œuvre intégrale de nos points d’accord signés avec le Gouvernement de 2017 à 2019.

Aussi, il faut reconnaître que nous avons également des préoccupations quant à la diligence de nos dossiers administratifs. Nous avions souvent des difficultés quand il était Ministre de l’administration territoriale. Et imaginez-vous maintenant avec la primature en plus.

Et pire, actuellement nos primes et indemnités attribuées suivant Délibération des présidents d’organes font l’objet de rejet de la part des contrôleurs financiers pour fautes de signature d’un arrêté interministériel conformément à nos statuts votés depuis 2018. Nous osons espérer d’ici la fin de l’année 2024 ce problème sera définitivement résolu.

Mali24 : Comment évaluez-vous l’impact de cette nomination sur les Collectivités territoriales ?

De façon positive. Car, nul n’est censé ignorer aujourd’hui les difficultés que traversent les Collectivités territoriales suite au terrorisme et la guerre qui a été imposée à notre pays. Certaines collectivités au Mali ne vivent plus. Le peu de ressources qu’elles recouvraient pour faire face à certaines charges ne sont plus recouvrées. Et les dotations qui leurs étaient octroyées à travers le Fonds national d’appui aux collectivités territoriales ne viennent presque pas. Même si elles venaient c’est seulement les 20%. Avec sa nomination, nous osons espérer que des solutions rapides seront trouvées pour les sortir de cela. Sinon, les Collectivités souffrent. Et si elles souffrent, les travailleurs vont forcément souffrir aussi.

3) Quels défis spécifiques pensez-vous que le nouveau gouvernement devra relever pour améliorer les conditions des collectivités ?

Ce sont d’abord le défi d’une pleine Décentralisation. Jusqu’à présent la Décentralisation au Mali n’est pas totale. L’Etat transfère des compétences aux collectivités mais, garde toujours les ressources. A ce jour, il y’a 21 Décrets de Transfert de compétences aux collectivités territoriales. Mais à part l’éducation et la santé, aucune ressource n’a été transférée parmi les autres domaines.

Aussi, l’Etat a créé la fonction publique des collectivités, mais ne fait pas grand choses pour la rendre attrayante et ne traite pas sur les mêmes pieds d’égalité tous les cadres de cette fonction publique. Au moment où d’autres sont payés par le Budget d’Etat, au même moment d’autres, sont sur le Budget des pauvres collectivités et sont obligés d’attendre des mois et des mois pour avoir ne serait-ce que 2 à 3 mois de salaire. Jamais de régularité dans le paiement de leur salaire. S’il parvient à relever ces défis, nous pensons qu’il aura réussi.

Mali24 : Quels changements espérez-vous voir dans la gestion des ressources locales suite cette nomination ?

En termes de changement, déjà, les nouvelles lois n⁰2023-003, n⁰2023-004 et n⁰ 2023-005 portant respectivement libre administration des collectivités territoriales, code des Collectivités territoriales et statut particulier du District de Bamako ont apporté beaucoup de changements dans la gestion même des collectivités territoriales. Les collectivités territoriales dont les ressources sont mal gérées et qui ont reçu des contrôles de la part des services de contrôle et vérification de l’Etat font l’objet de dissolution. Avec ces nouvelles lois et le contrôle permanent, je crois que les ressources locales seront bien gérées et contrôlées aux bénéfices des citoyens.

Propos rassemblés par Adama Coulibaly, Mali24

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