Loulouni (Sikasso) : Korotoume Diakité, une reine du marché de Loulouni
Malgré l’absence de scolarisation, Mme Mariko Korotoume Diakité s’est imposée comme l’une des commerçantes les plus influentes du marché de Loulouni, grâce à son activité dans la vente de fruits et de tubercules.
Âgée de 52 ans, cette native de Bougouni contribue significativement à l’économie locale depuis plus de 20 ans. Mère et grand-mère, elle excelle dans un commerce qui constitue sa principale source de revenus. Arrivée à Loulouni en 1990 après son mariage, Mme Mariko a choisi de se battre pour gagner sa vie par ses propres moyens. « Je ne suis pas instruite, mais j’ai toujours eu ce cœur combattif pour travailler à la sueur de mon front. J’ai commencé avec la vente de condiments pendant 15 ans, mais ce n’était pas assez rentable. Il y a huit ans, j’ai décidé de me consacrer au commerce des fruits et tubercules », explique-t-elle.
Une femme de confiance et de respect
Au fil des années, Mme Mariko s’est forgé une solide réputation à Loulouni et dans les villages environnants. « J’achète mes produits directement en brousse et je les revends au marché de Loulouni. Je propose des fruits comme la papaye et l’orange, ainsi que des tubercules tels que l’igname, la patate douce, le manioc et la patate sauvage (dana), en fonction des saisons », précise-t-elle.
Une diversification stratégique
Selon Mme Mariko, la saisonnalité des produits est un facteur clé dans son activité. « En cette période froide, l’orange, la patate douce et la patate sauvage (dana) sont très prisées. Je vends cinq oranges à 50 F CFA, un sac de 50 kg de patate douce à 2 500 F CFA, tandis que le sac de 50 kg de patate sauvage coûte entre 7 000 et 7 500 F CFA. L’igname est actuellement plus chère, tout comme la papaye », détaille-t-elle.
Des connexions jusqu’à Bamako
Depuis son emplacement au marché de Loulouni, Mme Mariko a étendu ses activités jusqu’à Bamako, où elle fournit plusieurs commerçants. « Ces trois dernières années, j’ai établi des liens avec des vendeurs au grand marché, notamment à “La place de Sikasso”. Je leur revends mes produits et réalise des commissions pour certains commerçants, ce qui me procure des revenus supplémentaires », se réjouit-elle. Elle reconnaît également l’appui précieux de sa grande sœur, résidant en Commune I à Bamako, qui l’aide dans son commerce.
Un modèle de courage et d’autonomie
Mme Mariko est une preuve vivante qu’une femme non instruite peut réussir à condition de se battre pour son autonomie financière. « Je n’ai pas eu la chance d’étudier, et mes filles non plus, mais elles se débrouillent toutes dans le commerce. Je conseille aux femmes sans emploi ou sans formation de se lancer dans une activité génératrice de revenus », encourage-t-elle.
Pour elle, le mariage n’est en aucun cas un obstacle à l’indépendance économique.
Kada Tandina
Mali24.info
En savoir plus sur Mali 24
Subscribe to get the latest posts sent to your email.