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Précarité de la presse malienne : le cri d’alarme de Bandiougou Danté devant le président de la Transition

Lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du Nouvel An à la presse malienne, ce vendredi, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, a dressé un tableau sombre de la situation des médias au Mali. Face au président de la Transition, il a dénoncé la précarité des entreprises de presse, l’absence d’une aide publique effective et les défis entravant la liberté et la qualité de l’information.

L’occasion était propice pour Bandiougou Danté d’aborder, dès l’entame de son discours, la question de la désinformation. « Les armes atomiques, chimiques, biologiques et radioactives peuvent être considérées comme des armes de dissuasion. Mais l’arme de destruction massive, pour nous, c’est la désinformation. Nous, professionnels de l’information, sommes bien outillés pour la désamorcer, ce qui fait partie de notre mission de service public », a-t-il déclaré, tout en dénonçant l’abandon des journalistes, qui manquent de moyens adéquats pour mener ce combat.

Une presse malienne asphyxiée

« Nos rédactions sont maintenues dans la précarité et ne peuvent être viables », a-t-il déploré, pointant du doigt l’absence de soutien financier réel de l’État aux médias maliens. Cette situation pousse de nombreux journalistes à quitter la profession ou à sombrer dans un journalisme de survie, souvent qualifié de « journalisme alimentaire ».

L’aide à la presse, censée garantir un minimum de stabilité au secteur, « s’éloigne de plus en plus », selon lui. Cette absence de soutien prive les organes de presse de ressources essentielles pour la formation continue, la collecte d’informations et le paiement de salaires décents aux employés.

Si le président de la Maison de la Presse a reconnu que « le gouvernement de la Transition n’a mis en prison aucun journaliste dans l’exercice de sa profession », il n’a pas manqué de rappeler les cas d’enlèvements et d’assassinats de journalistes restés sans réponse. Le dossier du journaliste Birama Touré, disparu depuis neuf ans, demeure une plaie ouverte, tout comme la situation des nombreux professionnels de l’information contraints de fuir leur rédaction pour des raisons de sécurité. « Nous avons l’impression de prêcher dans le désert », a-t-il déploré, dénonçant un « mur de silence » autour des revendications des médias.

Un plaidoyer pour une réforme du secteur

Au-delà des difficultés économiques, Bandiougou Danté a plaidé pour une refonte des textes régissant le secteur des médias. « Nous sommes régis par des textes dignes d’une autre époque », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’une mise à jour conforme aux normes sous-régionales et internationales.

Coulibaly A
Mali24

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