Dinkorma Ouologuem, modèle de réussite pour les femmes scientifiques
Au Mali, les femmes sont moins connues dans le milieu scientifique pour diverses raisons.
Rares sont les jeunes filles qui portent l’intérêt sur le choix des filières scientifiques, d’autres non soutenues par la famille y renoncent dès le bas âge au profil d’un mariage qui se pointe à l’horizon. Brave et dévouée depuis son jeune âge, Dr Dinkorma Ouologuem, spécialiste en Biologie cellulaire s’est battue pour montrer l’exemple de femme de sciences qui peut concilier sa vie privée et scientifique.
« Vouloir c’est pouvoir », une assertion préférée des femmes scientifiques. Dr Dinkorma Ouologuem professeur de biologie cellulaire à la faculté de pharmacie et l’université des sciences et techniques de technologie de Bamako, est une dame brillante en pharmacie qui avoisine la cinquantaine.
Un parcours très riche
Dr Dinkorma Ouologuem a toujours voulu être cuisinière. Après l’obtention de son Baccalauréat scientifique en 1996 au Lycée National Leon Mba à Libreville au GABON, elle a décidé de poursuivre ses études en pharmacie même si son père voulait qu’elle soit médecin.
Étudiante, la rencontre du grand baobab des sciences Pr Feu Ogobara Doumbo a suscité sa curiosité « pourquoi dans son département les gens travaillaient tardivement ? » une question qui taraudait son esprit et l’a poussé à faire un stage pour apprendre davantage avec lui.
De 2000 à 2004, elle effectue ses recherches sur l’Etude de la résistance in vivo et in vitro de Plasmodium aux antipaludiques utilisés au Mali (Chloroquine, Sulfadoxine-Pyriméthamine) puis de 2002 à 2004, sur l’Évaluation moléculaire et immunogénétique des marqueurs de résistances aux Antipaludiques.
En 2004, elle soutient sa thèse de Doctorat en devenant Docteur d’État en Pharmacie à l’Université de Bamako au Mali.
Une carrière de plus en plus riche
L’obtention de son doctorat œuvre son appétit d’étudier davantage. Elle continue d’apprendre auprès du Pr Abdoulaye Djimdé au centre de recherche sur le paludisme.
De 2004 à 2007, elle travaille sur l’Étude de la résistance in vivo et in vitro de Plasmodium aux antipaludiques utilisés au Mali (Chloroquine,Sulfadoxine-Pyriméthamine, Amodiaquine) au MRTC à Bamako et s’envole pour les Etats Unies d’Amérique après l’obtention d’une bourse pour un Doctorat en Biologie cellulaire et biochimie, pour une durée de 7ans à l’université de Pennsylvanie à Philadelphie.
En 2014, elle est détentrice d’un PhD en biologie cellulaire à l’Université de Pennsylvanie, Philadelphie, USA.
De 2015 à 2016, elle s’intéresse à l’Étude transcriptionnelle et génomique des facteurs impliqués dans le développement et l’infectivité des stades sexués de Plasmodium falciparum. MRTC à Bamako. En cette même année, elle est recrutée à la fonction publique en tant qu’assistante en biologie cellulaire à la faculté de pharmacie.
De l’assistanat, elle est promue au grade de maîtresse assistante après son inscription sur la liste d’aptitude de CAMES.
Après le concours d’agrégation, elle devient Maitre de Conférences à la faculté de pharmacie.
De 2018 à nos jours. Elle enseigne la Biologie cellulaire à l’Institut Charles Mérieux /FAPH / USTTB à Bamako au Mali.
Autres compétences
Professeur assistante en biologie cellulaire aux étudiants en pharmacie, et aux étudiants en master de biologie médicale, elle encadre également les étudiants de ces différents programmes pour leurs travaux de recherche, mémoires et thèses d’exercices à la Faculté de Médecine/ Université des Sciences de la Santé, Gabon, MRTC / USTTB, Bamako, Mali.
Dans le domaine de la recherche, Dr Dinkorma Ouologuem a pu acquérir d’autres compétences telles que : les technologies modernes d’imagerie, de cultures cellulaires, les approches biochimiques, génétiques moléculaires et génomiques. Ces approches sont utilisées par elle pour étudier la transmission du paludisme et identifier de nouvelles cibles thérapeutiques contre l’agent responsable du Paludisme.
Dr Dinkorma Ouologuem est coauteure de 16 articles scientifiques publiés dont : « Efficacy, safety, and selection of molecular markers of drug resistance by two ACTs in Mali. Am J Trop Med Hyg » en mars 2008, « Integrative genomic approaches highlight a family of parasite-specific kinases that regulate host responses. Cell Host Microbe. » en aout 2010, « Ofucosylated glycoproteins form assemblies in close proximity to the nuclear pore complexes of Toxoplasma gondii. Proc Natl Acad Sci USA. » en Octobre 2016, « Tackling malaria transmission at a single cell level in an endemic setting in sub-Saharan Africa. » en 2022 etc.
Distinctions et honneurs
Dr Dinkoma Ouologuem a reçu quelques honneurs grâce à ses recherches scientifiques : en 2017 « Award for Best Elevator Pitch Presentation at DELTAS 2nd Annual Grantee Meeting, Accra, Ghana (West Africa) », en 2018 Award for Best Postdoc Oral presentation at DELGEME Mid-term general meeting, Bamako, Mali, en Mai 2019 « Award for Best Female oral presentation at DELTAS 2nd Annual Grantee Meeting, Accra, Ghana (West Africa) ».
Sa perception de la journée scientifique
Le regard des hommes scientifiques envers les femmes a toujours été dans le cadre du travail rassure Dr Dinkorma : « Dans notre travail et nos collaborations avec des hommes, le genre ne prédomine pas. »
Quant à la journée scientifique, selon elle : « Elle passe inaperçue, nous ne voyons pas de l’impact. J’invite nos autorités à aller dans le sens afin d’inciter les filles à aimer les matières scientifiques. Qu’elles prennent le courage de terminer et aller au bout pour atteindre leur objectif. Le regard de la société aussi joue sur la petite fille à faire les études longues. Mais les filles doivent être têtues pour que cette discrimination soit freinée. Donc il faut être têtue pour y arriver. Ne mystifier pas les matières scientifiques, il faut revoir son enseignement au niveau du lycée et aux universités. » conseille t-elle aux jeunes filles pour le choix des sciences.
Korotoume Doumbia, Kada Tandina
Mali24.info
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