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Poursuivi pour menace de mort contre le Chef de l’Etat : Le non-lieu prononcé en faveur de Pr Clément Dembélé

Au terme de l’instruction, le magistrat instructeur, estime que les charges sont insuffisantes contre Clément Mamadou Dembélé, inculpé pour avoir proféré des menaces de mort à l’endroit du Chef de l’Etat, de sa famille et de ses proches. Il a donc conclu à un non-lieu qui le met hors de cause, même son ordonnance a fait l’objet d’appel par le ministère public.

Le 17 avril 2025, le juge d’instruction du 1er cabinet du Pôle national  de lutte contre la cybercriminalité a rendu une ordonnance définitive aux fins de non-lieu en faveur de Pr Clément Mamadou Dembélé. Selon l’ordonnance du juge , dont ‘’Le Challenger’’ a pu obtenir une copie, un message vocal attribué courant 2023 au sieur Clément Mamadou Dembélé a circulé sur les réseaux sociaux. Dans cette publication, selon le document, l’intéressé s’en prenait violemment au Chef de l’Etat en le menaçant de mort ainsi que sa famille et ses proches. « C’est ainsi que le sieur Clément fut interpellé par la Brigade d’investigation judiciaire et conduit devant le Procureur du Pôle national de lutte contre la Cybercriminalité pour menaces de mort ».

Rejet total des faits : la voix incriminée n’est pas celle de l’inculpé

Il ressort de l’ordonnance qu’à l’enquête préliminaire comme devant le magistrat instructeur, Pr Clément Mamadou Dembélé a rejeté catégoriquement les faits. «Il explique qu’en tant que personnalité publique, il n’a aucun intérêt à s’en prendre violemment au président de la transition et à sa famille sur les réseaux sociaux même qu’il n’y a pas d’antécédents entre eux».

Selon l’ordonnance, la Direction Générale du Contentieux de l’Etat, qui s’est constituée partie civile, n’aura pas versé au dossier d’autres éléments plus probants tendant à corroborer ses dires et écrits. La DGCE, peut-on lire, a repris « les termes de l’enquête préliminaire en souhaitant une authentification du vocal incriminé par  les services compétents».

Dans le souci d’authentifier le vocal, le 1er Cabinet d’instruction du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a sollicité en vain la Brigade d’investigations judiciaires et la Gendarmerie de la rive gauche de Bamako. « Nous avons commis d’office le Cabinet d’Enquêtes et d’Investigations « Dibilan Lakary » pour éclairer notre religion ». Le rapport produit par le Cabinet « est formel dans ses conclusions : la voix du vocal incriminé n’est pas celle de l’inculpé ».

La lecture de l’ordonnance de non-lieu révèle que le rapport de l’expert, qui a eu reçu l’assentiment des conseils de l’inculpé, a été vigoureusement contesté par la partie civile et le ministère public, au motif que l’expert s’est limité à utiliser les méthodes de détecteur de mensonge, au lieu de mener de véritables investigations numériques.

« Sur proposition du ministère public, nous avons ordonné une contre-expertise en désignant Me Harouna Traoré, expert en investigations numériques et cybercriminalité », précise l’ordonnance du juge d’instruction Moussa Diarra. «Que contre toute attente, cet expert s’est, par une correspondance (copie versée au dossier) adressée à notre cabinet, récusé aux motifs qu’il avait déjà collaboré avec le cabinet d’expertise « Dibilan Lakary », commis par nos soins pour la première expertise… Après vérification, nous avons constaté qu’il avait été effectivement co-signataire dudit rapport d’expertise », détaille le document du magistrat-instructeur.

Non-lieu justifié par l’insuffisance de charges

Selon l’ordonnance du juge Moussa Diarra, « la lettre de récusation de l’expert apparaît du coup comme une confirmation de la première expertise à travers laquelle il se reconnaît parfaitement, raison pour laquelle il n’a rien voulu entendre nonobstant nos multiples tentatives de le relancer pour une quelconque contre-expertise ; que nous avons alors estimé que notre demande de contre-expertise demeurait sans objet ce, d’autant plus que Me Harouna Traoré demeure aujourd’hui le seul expert en investigations numériques et cybercriminalité sur le tableau des experts en République du Mali ».

Toujours selon l’ordonnance du juge d’instruction, l’ensemble des éléments recueillis au terme de l’instruction plaident plutôt en faveur de l’insuffisance de charges. De l’information menée par ses soins, il ne résulte pas de charges suffisantes contre Clément Mamadou Dembélé d’avoir proféré des menaces de mort à l’endroit du Chef de l’Etat, de sa famille et de ses proches.

Cette ordonnance de non-lieu a fait l’objet d’appel de la part du Parquet. L’affaire sera examinée par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako.

Par Chiaka Doumbia

 

le challenger

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