Des jeunes s’opposent au meeting des partis politiques : un risque d’affrontement plane sur Bamako
Un climat de tension règne sur la capitale malienne à l’approche d’un meeting prévu ce samedi par les partis politiques. Des jeunes, en colère, menacent de s’opposer vigoureusement à cette mobilisation, qu’ils considèrent comme une provocation et une tentative de récupération politique. Le risque d’affrontements est réel si des mesures d’apaisement ne sont pas prises rapidement.
La situation politique au Mali est de plus en plus volatile. Trois jours seulement après l’abrogation de la loi portant charte des partis politiques par le Conseil des ministres, les formations politiques ont annoncé l’organisation d’un grand rassemblement au Palais de la culture de Bamako. Objectif affiché : dénoncer ce qu’elles qualifient d’atteinte grave à la démocratie et au pluralisme politique.
Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité. En face, une frange importante de la jeunesse, issue notamment de Badalabougou et d’autres quartiers de la commune V, se mobilise pour faire barrage. Ces jeunes, désabusés et frustrés, accusent les partis politiques d’avoir trahi le peuple durant plus de trois décennies.
« Trente ans de promesses non tenues. Rien n’a été fait pour renforcer l’armée ou améliorer les conditions de vie des Maliens. Qu’ils ne viennent pas encore troubler notre quiétude », s’indigne un manifestant.
Parmi les figures de cette contestation, Biton Mamary Coulibaly, membre du Conseil national de Transition (CNT), ne cache pas son opposition à la tenue de ce meeting. Selon lui, les partis cherchent à manipuler l’opinion publique, alors que la décision d’abrogation résulte des recommandations issues des consultations nationales.
« Ce ne sont pas les militaires qui veulent dissoudre les partis, c’est une volonté exprimée par le peuple. Le Mali n’est pas sous dictature », soutient-il.
La tension monte à mesure que l’échéance approche. Certains jeunes assurent attendre les leaders politiques « de pied ferme » ce samedi au Palais de la culture.
« La dernière fois, à Badalabougou, les manifestations ont dégénéré. Ce sont encore les jeunes qui ont payé le prix fort. Cette fois-ci, nous ne serons plus des victimes collatérales des querelles politiques », prévient un jeune leader.
Dans ce contexte déjà fragile, une escalade de la violence serait dramatique pour un pays qui traverse une crise multidimensionnelle. Plus que jamais, un appel à la retenue s’impose de part et d’autre pour éviter que le Mali ne sombre davantage dans l’instabilité.
Massassi
Pour Mali24
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