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Route Dioïla–Massigui–Koualé : Le projet de bitumage au point mort ?

Le projet de bitumage de la Route nationale 30 (RN30) reliant Dioïla à Koualé en passant par Massigui est-il abandonné ? Alors qu’un silence pesant entoure Pourquoi ce silence depuis l’adoption par le Conseil des ministres en août 2023 ? Qu’est-ce qui bloque sa mise en œuvre ? La population du Baniko a-t-elle été flouée ? Autant de questions qui reviennent avec insistance.

Si cette annonce avait suscité de l’espoir chez les habitants du Baniko,  cet espoir a peu à peu laissé place au doute voire à l’indignation. En effet, depuis l’approbation par le conseil des ministres du marché relatif aux travaux le mercredi 9 août 2023, aucune avancée concrète n’a été constatée sur le terrain. Cette  route, longue d’environ 117 km, devait relier Dioïla à Koualé via Massigui et Kébila. Aujourd’hui, près de deux ans plus tard, pas le moindre début de chantier.

C’est le silence total. Résignées mais toujours dans l’attente, les populations redoutent le pire avec l’arrivée de l’hivernage. Déjà confrontées à de nombreuses difficultés d’accès, leur crainte est loin d’être estompée beaucoup avec les pluies qui commencent à tomber.

Pourtant, pour ce projet, tout semblait bien parti. Car, le conseil des ministres, sur proposition du ministre de l’Économie et des Finances, a adopté un décret portant approbation du marché relatif au contrôle et à la surveillance des travaux de construction et de bitumage de cette route. Le projet comprend également l’aménagement des voiries urbaines de Dioïla. Il est divisé en deux lots : Lot n°1 : Section Dioïla–Togo, y compris les voiries de Dioïla (65 km), Lot n°2 : Section Togo–Domba (52 km).

Selon le communiqué du Conseil des ministres, la réalisation de ces travaux vise à améliorer les conditions de transport des personnes et des biens, dynamiser l’économie locale et contribuer à l’assainissement de la ville de Dioïla. Ardemment souhaité depuis des décennies par les populations du Baniko, ce projet devient synonyme de frustration voire de désillusion pour elles.

La route est en état de dégradation avancée et ses riverains se sentent abandonnés à leur triste sort. Les premières pluies ont aggravé leur inquiétude surtout que la saison pluvieuse est annoncée abondante cette année encore. Si aucune mesure d’urgence n’est prise avant l’installation définitive de l’hivernage, une catastrophe humanitaire est à craindre : certaines parties de la route risquent tout simplement d’être coupées du reste du pays.

La route Dioïla-Koualé revêt pourtant une importance stratégique. Elle relie deux zones de forte production agricole, Dioïla et Bougouni. Malgré l’attribution du marché il y a plus d’un an, aucun entretien, même sommaire, n’a été effectué. La circulation était extrêmement difficile pendant la dernière saison des pluies. Au même moment, seule l’intervention de la jeunesse locale, appuyée par quelques bonnes volontés du terroir,  notamment Youssouf Haïdara, Bafing Coulibaly et d’autres, a permis de maintenir un minimum de praticabilité sur le tronçon. Mais cette année, le risque est plus grand. Sans intervention rapide de l’État, la route deviendra impraticable et les conséquences lourdes :  interruption du trafic, impossibilité d’évacuer les malades vers le seul Centre de santé de référence (CSRF) qui est celui de Dioïla, difficultés d’approvisionnement. Zone d’agriculture et d’élevage, Baniko est sollicité pendant les périodes de forte demande de céréales, de bovins, ovins et caprins. L’urgence s’impose, surtout en cette approche de la fête

Aujourd’hui, 4 heures suffisent difficilement pour parcourir les 80 km séparant Massigui de Dioïla. Les populations du Baniko renouvellent leur appel pressant au gouvernement afin qu’’il fasse face à ce projet.

Par Drissa Togola

le challenger

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