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Audit des partis dissous : « On demande aux morts d’assister à leurs funérailles », raille Me Mountaga Tall

 « C’est le titre choc publié par le site Maliweb ce 19 juin 2025, en réaction à la déclaration de Me Mountaga Tall sur l’audit des partis politiques. »

Dans un communiqué lu ce mardi 17 juin 2025 sur l’ORTM, la Section des comptes de la Cour suprême a convié les « anciens présidents de partis politiques » à déposer, au plus tard le 30 juin, leurs documents comptables couvrant la période de juillet 2000 à mai 2025. Une démarche qui intervient quelques semaines seulement après la dissolution de tous les partis politiques par décret présidentiel.

Une initiative que Me Mountaga Tall, président fondateur du CNID-Faso Yiriwa Ton, qualifie de mascarade. Dans un message audio en bambara, largement partagé sur les réseaux sociaux, il dénonce une « tragi-comédie », consistant selon lui à « demander à un mort de participer à ses propres funérailles ». Il estime que cet audit n’a pas pour objectif de faire la lumière sur la gestion financière des partis politiques, mais plutôt de « les salir et les discréditer ».

Pour l’ancien député et avocat, la lettre adressée aux anciens responsables de partis est un « piège grossier » visant à pousser ces derniers à violer le décret n°2025-0339/PT-RM du 13 mai 2025 portant dissolution des partis politiques et organisations à caractère politique. Ce texte interdit explicitement toute activité liée à la direction ou à l’administration des partis dissous.

« Il n’existe plus aujourd’hui de président, ancien ou non, de parti politique au Mali. Toute prise de fonction ou action administrative peut être considérée comme illégale », affirme Me Tall. Il rappelle que l’article 2 du décret en question interdit non seulement la tenue de réunions politiques, mais aussi l’accès aux sièges des partis ou l’usage de tout moyen matériel à des fins politiques.

Une injonction contradictoire ?

L’avocat pointe du doigt une contradiction flagrante : les documents réclamés par la Section des comptes ne peuvent être ni préparés ni transmis, car leur archivage se trouve dans des locaux aujourd’hui interdits d’accès par la loi. Par conséquent, toute tentative de répondre à cette demande pourrait être interprétée comme une violation du décret de dissolution.

Me Mountaga Tall accuse directement le gouvernement d’être à l’origine de cette opération. « C’est le Premier ministre qui pousse la Section des comptes à violer la loi », accuse-t-il, ajoutant que cette dernière aurait dû refuser une telle demande. Concernant son propre parti, le CNID, il est catégorique : « Il ne saurait être question de retirer la lettre, ni à plus forte raison d’y répondre », conclut-il.

Mali24 avec maliweb

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