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Bougouni: Des élus entravent le développement

S’il y a une localité au Mali qui se réjouit de la dissolution des partis politiques, c’est la région de Bougouni, tant les populations de cette contrée ont souffert de la mauvaise gestion des hommes politiques installés à la tête de plusieurs communes. Les populations du Banimonotié seraient  plus heureuses si ces élus municipaux pouvaient être dégagés afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.

Détournements de fonds, morcellements illicites, vols  de moutons et de bœufs, tripatouillage des quittances etc. Tels sont les activités phares auxquelles ces élus municipaux se sont adaptés pendant plus d’une dizaine d’années. En plus, ils n’ont jamais respecté les critères de performance exigés dans une commune urbaine ou rurale. Ces élus municipaux, hommes politiques locaux sont repartis un peu dans l’ancien cercle de Bougouni. Ainsi, on les retrouve dans plusieurs communes.

Dans la commune urbaine de Bougouni, c’est le chaos

La toute dernière session de la Mairie, tenue le mardi 1er juillet 2025, a mis en exergue les tensions qui couvent au niveau de la Mairie. La session devrait discuter de 16 points dont celui relatif au budget additionnel. Ce qui n’a pu se faire car il y a un flou total dans la gestion des équipements marchands (recettes issues de la location des magasins, de la salle de spectacles  « Siraba Togola », etc.)

Finalement, la session s’est terminée en queue de poisson. Ce qui aurait amené des conseillers municipaux à demander la dissolution du Conseil municipal. Cette situation de chaos au niveau de la gestion dans la mairie de la ville de Bougouni aurait débuté depuis plus de quinze ans. En effet, c’est avec le premier mandat de feu Mamourou Coulibaly que tout a commencé. Un mandat au cours duquel l’actuel Maire, Karim Sangaré, était le président de la commission domaniale. Les édiles se sont adonnés à une razzia foncière, en complicité avec certains membres de la chefferie traditionnelle, à tel enseigne qu’il n’y a plus d’espace vide dans la ville. Même les zones réservées à la construction de l’aéroport et des bâtiments administratifs n’ont pas échappé. En plus, malgré l’existence de sources de revenus permettant à la mairie de renflouer ses caisses, la collectivité territoriale ne dispose pratiquement de rien en termes de fonds. Ces sources de revenus  qui rapportent d’énormes recettes et qui ne seraient pas versées au compte de la mairie, sont entre autres, les magasins de la nouvelle gare routière, le nouvel abattoir, les postes de sortie de la ville, les différents marchés.

Quid des communes rurales ?

La liste est longue. On se limite aux cas des communes rurales de Dogo, Koumantou, Ourou, de Nynèdougou, Garalo, de Kadiana, de Fakola, de Danou, de Zantièbougou, Tiémala Banimonotié et de Bladiè tièmala. Les maires de ces communes ont été tous dans le viseur de la justice. Mamadou Bagayogo, ex-maire de Ourou, chassé de la mairie en 2015. par la population, a connu les rouages de la justice pour détournements de fonds  et vols des bétails. Daouda Koné, actuel maire de Nynèdougou ( fief de  l’ex-président du conseil de cercle de Bougouni) a séjourné plusieurs fois à la prison de Bougouni et est actuellement en liberté provisoire. Adama Kanté, élu municipal à Garalo était en prison à Bamako avant d’obtenir une liberté provisoire. Il en est de même pour Zoumana Sangaré de la commune de Kadiana qui était en prison à Bamako, actuellement en liberté provisoire. Le maire de Fakola vient de bénéficier d’une liberté provisoire après un séjour dans la prison à Bougouni. Le maire de Danou, Salif Bagayogo, est en prison à Bougouni pour vols de bétails et détournements. L’ex maire de Zantièbougou, Seydou  Koné avait été arrêté, mais vite élargi car à l’époque il était dans les bonnes grâces du président de la CDS (Convention social -Démocrate) qui était conseiller spécial du président feu IBK. L’ex maire de Bladiè-tièmala avait fait des détournements de fonds dans sa commune afin de devenir candidat à la députation de la CDS.

C’est regrettable de constater que tous ces actes malsains ont été posés par ceux à qui les populations ont confié le développement de leurs contrées. Ce qui fait qu’à ce jour, ces populations ne veulent que justice leur soit rendue en remplaçant tous les élus municipaux par des délégations spéciales.

Cyrille Coulibaly

Source : Le Nouveau Réveil

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