Mali : Le gouvernement dénonce la violation de l’espace aérien par la France et saisit l’ONU
Contre la violation à répétition de l’espace aérien par les forces françaises, le Gouvernement est une fois de plus sorti de sa réserve. Dans communiqué publié lundi dernier, le Ministre des Affaires Etrangères a saisi le conseil de sécurité de l’ONU en l’informant des manœuvres de la France.
Selon le ministre Abdoulaye Diop, la France continue de violer l’espace aérien qui lui est interdit. « Depuis le début de l’année 2022, les Forces armées maliennes (FAMa), munies de nouvelles capacités, ont enregistré plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises, sous différentes formes ».
A en croire le chef de la diplomatie malienne, « ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».
Et le Ministre Diop de déplorer « qu’aux actes d’indiscipline caractérisés par des refus d’obtempérer aux instructions des services de contrôle aérien, s’ajoutent d’autres cas ». Notamment l’extinction des transpondeurs dans le but de se soustraire au contrôle ; la falsification de documents de vol ainsi que des cas d’atterrissage d’hélicoptères dans des localités hors aérodromes, sans autorisation préalable.
« De nombreux vols d’avions de renseignement et de drones évoluant à haute altitude ont été notés, qui se livraient à des activités considérées comme de l’espionnage, de l’intimidation voire de la subversion », a décrié M. Diop.
Plus grave encore, ajoute-t-il, « tout au long du processus de transfert aux autorités maliennes de l’aérodrome de Gao et de l’espace aérien du Nord, depuis l’annonce du retrait de Barkhane, les aéronefs militaires maliens ont fait l’objet d’entraves régulières, par des manœuvres retardatrices visant à réduire leur efficacité et à rallonger leurs délais de réaction ».
Face à cette menace pour la stabilité et la sécurité du Mali, le gouvernement invite l’organisation internationale à s’impliquer afin que la France se ressaississe dans « l’immédiat ». « En cas de persistance, le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire de la légitimedéfense conformément à l’article 51 de la charte des Nations Unies », averti M. Diop.
Massassi
Source : mali24