Mali : Plus de 36.000 fonctionnaires introuvables dans l’administration selon du SIGRH
À ce jour, 122.166 agents ont été recensés sur un total de 158.317, soit près de 80 % de l’objectif initial.
La salle des banquets du palais de Koulouba a accueilli, vendredi dernier, la cérémonie de remise du rapport d’exécution du projet de Système intégré de gestion des ressources humaines (SIGRH) des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales. Le document a été présenté au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, par le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Bakary Traoré, en présence du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le Général de corps d’armée Malick Diaw, ainsi que plusieurs membres du gouvernement.
Depuis des décennies, l’administration malienne est confrontée à de graves dysfonctionnements : absence de mise à jour des fichiers du personnel, manque d’interconnexion entre les services des ressources humaines de l’État et des collectivités, et inexistence d’un mécanisme unifié de gestion salariale. Pour y remédier, le Président Assimi Goïta a instruit le gouvernement de mettre en place un système moderne, intégré et sécurisé. Ainsi est né le projet du SIGRH, fruit des recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR), inscrit dans le Plan d’action du gouvernement.
Trois étapes clés
La mise en œuvre du SIGRH s’est déroulée en trois phases principales :
- Recensement des agents: collecte des données administratives et professionnelles, pièces justificatives à l’appui.
- Enrôlement biométrique: identification physique et biométrique des agents dans toutes les régions et dans les missions diplomatiques et consulaires du Mali.
- Intégration dans le logiciel SIGRH: développement et déploiement d’un outil numérique par l’administration, permettant de regrouper et sécuriser les données biométriques et professionnelles des agents.
Entièrement financé par le budget national, cet outil est hébergé et sécurisé au Mali. Le processus, lancé en mai 2022, s’est achevé en septembre 2024, sous la supervision d’un Comité d’orientation stratégique et d’un Comité technique d’exécution.
36.151 agents non identifiés
Selon le ministre Bakary Traoré, les opérations ont permis de recenser 158.317 agents, dont 122.166 ont été identifiés physiquement et biométriquement. Cependant, 36.151 agents ne se sont pas présentés au contrôle. L’incidence financière de ces absences est estimée à 48,28 milliards de Fcfa par an, soit 4,57 % de la masse salariale totale.
Toutefois, le ministre précise qu’il serait prématuré de qualifier ces agents de « fictifs ». Une période de grâce de trois mois a été accordée pour régulariser la situation, à l’issue de laquelle la liste définitive des agents fictifs sera arrêtée.
Un tournant dans la modernisation de l’État
Le Président Assimi Goïta a salué « l’aboutissement d’une initiative majeure pour la modernisation de notre administration publique ». Tout en reconnaissant les résultats obtenus, il a exhorté les comités à « poursuivre les efforts jusqu’à la couverture complète de l’administration ».
Le Chef de l’État a également promis de distinguer par des médailles les membres ayant travaillé sur ce projet, soulignant que le SIGRH constitue désormais un outil stratégique pour la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, l’amélioration de la transparence et la planification des ressources humaines.
Pour assurer la pérennité du système, il est recommandé de produire régulièrement des statistiques à partir de la base de données, de valoriser le SIGRH comme référence officielle en matière de gestion des effectifs, de digitaliser les actes administratifs et d’instaurer un mécanisme permanent de suivi
Dily Kane
mali24
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