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Enseignement catholique : 12 écoles fermées, des centaines d’emplois menacés

Le 30 juin 2025, par protocole d’accord entre le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseyni Sanou, et Mgr Augustin Traoré, vice-président de la Conférence épiscopale du Mali, l’État malien décidait de mettre un terme aux subventions qu’il accorde à l’enseignement catholique privé depuis une cinquantaine d’années. En mettant un terme au financement public des écoles privées catholiques, ledit protocole prévoyait toutefois une transition financière progressive. Ainsi, pour l’année scolaire 2024-2025, l’État s’est engagé au versement d’une subvention exceptionnelle de 2,867 milliards F CFA, destinée à la prise en charge des salaires du personnel enseignant. S’y ajoutent 1,5 milliard F CFA pour éponger partiellement les arriérés de subvention accumulés. En guise de geste d’apaisement, le gouvernement a décidé en outre de renoncer à une dette fiscale de plus de 494 millions F CFA due par les établissements catholiques et s’engage, par ailleurs, à prendre en charge 50 % des indemnités de licenciement du personnel enseignant, si l’arrêt des subventions devait entraîner des suppressions de postes.

De son côté, la Conférence épiscopale s’engage à poursuivre les activités pédagogiques, éviter les fermetures d’écoles dans l’immédiat et à communiquer, d’ici au 31 janvier 2026, la liste des établissements susceptibles de fermer afin de permettre au ministère de l’Éducation et aux collectivités territoriales de trouver des solutions pour la rentrée 2025-2026. On y est déjà puisque 12 établissements sont concernés ou du moins ne seront plus couverts par l’enseignement catholique. Il s’agit des écoles Jean Paul II et Saint Jean Bosco de Faladiè, de Saint François Xavier de Ouélessébougou, François Xavier du Reau de Goualala, de l’école Monseigneur Luc Auguste SANGARÉ de Banantoumou. Y figurent également trois lycées dont Prosper Kamara, le lycée du Séminaire Pie XII de Koulikoro et Notre Dame du Niger. Le Cours Jeanne d’Arc, le Centre technique et professionnel de Kolokani et les jardins d’enfants Prosper Kamara, Kanuya et le jardin d’enfants de Kolokani ne seront pas épargnés d’un sort qui concerne au total 5 écoles fondamentales, 3 lycées, 2 écoles professionnels et trois jardins d’enfants.

En attendant d’être mis dans leurs droits, les enseignants de ces établissements, de bonnes sources, seraient déjà en possession de leurs lettres de licenciement, à l’exception de certains de leurs collègues dans la région de Bougouni. Ils sont 1 600 enseignants contractuels d’écoles catholiques et ne sont pas les seuls acteurs menacés par la tragédie. Ils encadrent, selon les estimations, pas moins de 40 000 apprenants de diverses catégories dont la plupart pourraient accroître les défis de gestion et de maîtrise des flux qu’affrontent déjà si laborieusement le public et les écoles communautaires. De quoi s’interroger si la fin des subventions ne pose pas plus de problèmes sociaux qu’elle ne résout l’équation économique qu’elle prétend juguler.

Amidou Keita

Le Témoin

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