Choguel Kokalla Maïga sous mandat de dépôt : La dernière tartine de « Tô » qu’il ne fallait pas mettre dans la sauce ?
Une vieille sagesse africaine enseigne qu’il ne faut pas toujours mettre dans la sauce la toute dernière tartine d’un plat de Tô car sait-on jamais. Ce vieil adage a grandement fait écho à l’annonce de la mise sous mandat de dépôt de Choguel Kokalla Maiga pour atteinte aux biens publics.
En effet, depuis l’incarcération de l’ex Premier ministre de la Transition, le 19 août dernier, nous assistons à une flopée de réactions dichotomiques flanquées de sarcasme et d’ironie à l’honneur de l’illustre détenu. PM des « Monè bo denw », PM de la « Rectification », PM de la « Clarification », PM de la « Disgrâce », etc. Voilà résumé, en quelques aphorismes bien connus, l’insolite passage de Choguel Maiga à la Primature conclu par une éviction sans ménagement. Toutefois, si les déboires judiciaires, qui viennent d’avoir raison de sa liberté, assombrissent définitivement son horizon politique, l’horizon n’est guère moins ténébreux pour la Transition, dont il se présentait comme le patriarche. Après les arrestations de plusieurs autres manitous dont Issa Kaou Djim, Adama Diarra Ben Le Cerveau, entre autres, celle de Choguel Kokalla Maiga reste pour beaucoup de Maliens la dernière tarte d’un plat de Tô qu’il fallait stratégiquement conserver, surtout en cette période si convulsive. Ce raisonnement trouve sa pertinence dans le fait qu’il est toujours périlleux de prêter le flanc à l’opposition en élargissant ses rangs et en l’enrichissant par ses propres grands collaborateurs.
Par ailleurs, avec ce scénario rocambolesque qui a vu Choguel passer progressivement de bouclier a parai de la Transition, on ne peut que songer au karma. Pour rappel l’ex locataire de la Primature est l’une des figures de proue d’une génération d’hommes politiques à qu’on accuse peut-être à tort de tous les péchés d’Israël. Beaucoup estiment par ailleurs qu’il a lui-même, par ses malices et subtilités, nourri et entretenu cette considération en se faisant hara-kiri, mais certains croient dur comme fer que ses malheurs actuels sont convertibles en aubaine politique qu’il pourrait exploiter avec maestria.
Quoi qu’il en soit, en tirant le diable par la queue, on doit s’attendre à sa réaction. Reste toutefois à déterminer toujours dans ce contexte qui est le diable.
Seydou Diakité
le Témoin
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