Afrique de l’Ouest : Jusqu’où ira la course aux armements ?
À la même allure que la montée les tensions entre ses Etats, l’Afrique de l’Ouest est le théâtre d’une course effrénée à l’armement depuis 2020. Si pour les Etats comme le Nigeria, le Mali, le Niger ou encore le Burkina, une économie de guerre pourrait se justifier par la persistance des menaces terroristes, le surarmement d’autres Etats ayant suivi la même cadence interroge à plus d’un titre. Les observateurs avisés sont notamment intrigués par les dépenses militaires exorbitantes d’Etats comme le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et même le Ghana, au détriment de projets de développement. Pour ceux qui ne le savent pas, à la même allure que notre pays, le Mali, tous ces pays ont alloué plusieurs milliers de milliards de nos francs à l’achat d’armes et équipements de guerre. De façon spectaculaire et souvent par populisme, ces Etats, dont la majorité boucle le classement des pays les plus pauvres au monde, préfèrent les armes aux projets de développement. Les esprits sont davantage taraudés par le fait que ces armes ne sont pas destinées pour la majorité à combattre les terroristes qui menacent presque tout dans notre pré-carré.
Alors ces hélicoptères de combat, ces avions de chasses, ces drones, ces armes lourds et légers, ces radars et fusils de dernière génération, sont-ils des moyens dissuasifs, ou est-ce que l’Afrique de l’Ouest, bipolarisée entre l’occident et la Russie, se prête-t-elle à une guerre par procuration à échelle sous-régionale ? Malin qui pourrait répondre sans être dans les secrets des palais présidentiels ou avoir une connexion avec les différentes hiérarchies militaires de la sous-region.
En tout cas, de plus en plus, d’aucuns la main sur la tête, doutent de la transposition du conflit Russie-Ukraine en Afrique de l’Ouest. S’y ajoute des vieux contentieux non vidés qui ne cessent d’alimenter les tensions entre les deux blocs désormais visibles sur la carte géopolitique de la sous-région. Ainsi devenue une poudrière, il pourrait suffire de rien pour mettre le feu au profit des marchands d’armes qui pourraient tirer les ficelles en dessous.
Amidou KEITA
le Témoin
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