Crise de carburant au Mali : quand la souffrance des citoyens fait le bonheur des profiteurs
La crise de carburant qui secoue le Mali depuis plusieurs semaines continue de mettre à rude épreuve la population. Pendant que les autorités multiplient les efforts pour ravitailler le pays et maintenir le calme, une véritable mafia du carburant s’est installée dans l’ombre, transformant la détresse collective en opportunité d’enrichissement illicite.
Dans plusieurs stations-service de Bamako et de l’intérieur du pays, le constat est amer : le chaos règne. Le carburant, devenu un bien aussi rare que précieux, s’échange désormais comme une drogue. Des files interminables de motos et de véhicules serpentent devant les stations, mais la loi du plus fort, ou plutôt du plus malin, s’impose.
Des gérants de stations peu scrupuleux, certains porteurs d’uniforme censés maintenir l’ordre, et même des membres du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) déployés pour assister à la régulation, sont accusés de tremper dans un réseau de favoritisme et de pots-de-vin. Ici, le premier arrivé n’est plus le premier servi. Les clients désespérés voient passer devant eux des privilégiés, souvent introduits par un geste discret ou une poignée de billets.
« On fait la queue depuis 4 heures du matin, mais des gens arrivent et sont servis directement. C’est injuste », témoigne un conducteur de taxi, exaspéré. Pire, la mesure interdisant la vente du carburant en bidon reste lettre morte. Dans certaines stations, les bidons circulent librement, parfois dissimulés dans des sacs ou chargés dans des tricycles, sous le regard complaisant de ceux qui devraient faire respecter la loi.
Cette situation met à nu un mal plus profond. La corruption ordinaire qui gangrène le quotidien. Pendant que les citoyens souffrent et que les autorités appellent à la patience, certains profitent sans scrupule de la crise pour s’enrichir sur le dos de la misère populaire.
Face à cette dérive, il faut que des mesures rigoureuses soient prises dans les stations et prendre des sanctions contre les fauteurs de trouble. Car, tant que la magouille sera tolérée, la pénurie continuera de faire des victimes et des profiteurs.
La Rédaction
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