Entre Nous : Les chancelleries alertent, Bamako réagit…
Des chancelleries occidentales ont commencé à émettre des alertes de sécurité sur la situation qui prévaut au Mali et à conseiller à leurs ressortissants la conduite à tenir.
Le 28 octobre 2025, les Etats Unis d’Amérique, via leur ambassade à Bamako, ont donné le ton en appelant les citoyens américains à éviter la destination Mali et ceux y résidant à prendre immédiatement le large. Une note publiée sur son site internet à Bamako met le curseur sur « les problèmes persistants d’infrastructures au Mali, notamment les interruptions continues de l’approvisionnement en essence et en diesel, la fermeture d’institutions publiques telles que les écoles et les universités à l’échelle nationale et le conflit armé en cours entre le gouvernement malien et les éléments terroristes autour de Bamako, augmentent l’imprévisibilité de la situation sécuritaire à Bamako…. Les citoyens américains actuellement présents au Mali doivent partir immédiatement en utilisant l’aviation commerciale…. les routes terrestres vers les pays voisins peuvent ne pas être sûres en raison d’attaques terroristes le long des autoroutes nationales. Les citoyens américains qui choisissent de ne pas quitter le Mali doivent préparer des plans d’urgence pour toute situation d’urgence qui pourrait survenir, y compris la nécessité de s’abriter sur place pendant une période prolongée….L’ambassade des États-Unis à Bamako n’est pas en mesure de fournir des services d’urgence ou un soutien aux citoyens américains en dehors de la capitale… »
Le 29 octobre, la République fédérale de l’Allemagne a procédé à une mise à jour des instructions de voyage et de sécurité. «Avertissement avant de voyager au Mali. Il est conseillé aux ressortissants allemands de quitter le Mali immédiatement. Il est recommandé d’utiliser les vols commerciaux au départ de Bamako. Alerte contre les déplacements terrestres, car les routes nationales sont actuellement la cible d’attaques de groupes terroristes »
Le même 29 octobre, l’Australie a émis une alerte de niveau maximal déconseillant tout voyage au Mali et appelant ses ressortissants à quitter le pays « immédiatement » en raison de la dégradation rapide de la situation sécuritaire. Le gouvernement australien met en avant le « risque élevé de terrorisme et d’enlèvements ».
Le même 29 octobre à 14h55, le Gouvernement du Canada a mis à jour ses conseils aux voyageurs pour le Mali. «Eviter tout voyage au Mali en raison du risque de terrorisme, d’enlèvement, de banditisme et des pénuries de carburant. Si la situation en matière de sécurité au Mali se détériore, la capacité de l’ambassade du Canada au Mali, à Bamako, d’offrir des services consulaires pourrait être limitée. Vous devriez quitter le pays par vols commerciaux si vous pouvez le faire en toute sécurité ». Les Pays-Bas et l’Italie se sont manifestés également dans le même sens à travers leurs représentations diplomatiques à Bamako. Et il est fort à craindre que d’autres suivront. Au-delà des raisons qu’elles invoquent, que pourraient bien cacher les alertes de ces chancelleries ? Ont-elles d’autres raisons de se montrer si inquiètes? Leurs appréhensions sont-elles fondées ? L’évolution des événements démentira-t-elle les chancelleries ou confortera-t-elle leur pessimisme ? En attendant des réponses à ces interrogations parmi tant d’autres, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a réagi, dans un message en date du 30 octobre 2025, à la « multiplication de messages de certaines Chancelleries, alertant sur des menaces sécuritaires et invitant, dans des termes inquiétants, leurs ressortissants ou personnels à quitter le territoire malien ». « Le Ministère, tout en respectant la décision souveraine des Etats, voudrait attirer l’attention des Missions et Postes consulaires, sur la nécessité d’une information du Département à travers les canaux appropriés ».
Par Chiaka Doumbia
Le. challenger
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