Suspension temporaire : À quand l’évacuation des marchandises maliennes des ports ?
C’est un coup dur pour le commerce sous-régional. Le géant mondial du transport maritime CMA CGM a annoncé, dans une note datée du 4 novembre 2025, la suspension temporaire du transport routier de marchandises à destination du Mali, invoquant des problèmes de sécurité et une pénurie aiguë de carburant.
Selon le communiqué officiel intitulé “Intermodal Notice MALI – Temporary Service Suspension”, cette mesure concerne tous les ports de déchargement desservant le Mali notamment Abidjan, Dakar, Tema et Conakry qui constituent les principaux corridors logistiques du pays.
« Le transport routier des cargaisons destinées au Mali fait actuellement face à de graves difficultés opérationnelles, principalement dues à des problèmes de sécurité et à une pénurie de carburant », précise le document.
Face à une situation jugée hors de son contrôle, le transporteur français a décidé de suspendre toute nouvelle réservation de cargaisons à destination du Mali jusqu’à nouvel ordre.
Des options proposées aux clients
Pour les marchandises déjà en transit ou enregistrées avant cette annonce, CMA CGM a proposé plusieurs mesures d’atténuation :
- Retour de la cargaison vers le port d’origine ;
- Changement de destination vers un autre port ou lieu de livraison ;
- Livraison au port de déchargement initial, avec accomplissement du connaissement sur place ;
- Ou encore stockage temporaire de la marchandise sous la garde de CMA CGM, aux frais du client, jusqu’à la reprise du transport routier vers le Mali.
Le groupe souligne que tous les frais supplémentaires fret retour, manutention portuaire, surestaries ou stockage resteront à la charge des clients.
CMA CGM insiste sur le caractère exceptionnel de cette suspension, qu’il qualifie de situation de force majeure. L’entreprise affirme ne pouvoir être tenue responsable d’éventuelles pertes ou dommages subis par ses partenaires commerciaux à la suite de cette décision.
Le commerce malien sous pression
Cette suspension intervient dans un contexte particulièrement tendu pour les opérateurs économiques maliens, dont la majorité des importations transitent par les ports des pays côtiers voisins.
Entre insécurité persistante dans certaines zones frontalières, rareté du carburant et allongement des délais logistiques, le fret terrestre vers Bamako devient un véritable parcours du combattant.
Les conséquences risquent d’être lourdes pour le secteur du commerce et de la distribution, déjà fragilisé par la conjoncture économique et les contraintes énergétiques. Plusieurs acteurs appellent désormais les autorités maliennes à accélérer les discussions afin de faciliter l’évacuation des cargaisons immobilisées dans les ports.
Un signal d’alerte pour la sous-région
En présentant ses excuses à ses partenaires, CMA CGM assure suivre de près l’évolution de la situation et promet de reprendre ses services dès que les conditions le permettront.
Mais cette décision met une nouvelle fois en lumière la vulnérabilité des échanges commerciaux terrestres en Afrique de l’Ouest, dépendants de corridors logistiques exposés aux crises sécuritaires et énergétiques.
Dily Kane
Mali24
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