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Mali : Mariam Cissé, la tiktokeuse de Tonka, exécutée par des terroristes pour son soutien à l’armée malienne

Le Mali est en deuil. Le visage souriant de Mariam Cissé, jeune tiktokeuse originaire de Tonka, dans le cercle de Goundam (région de Tombouctou), ne s’illuminera plus sur les réseaux sociaux. Le 7 novembre 2025, la jeune femme d’une vingtaine d’années a été enlevée, violée, torturée et exécutée publiquement par des terroristes présumés, pour avoir affiché son soutien à l’armée malienne dans ses vidéos.

https://youtube.com/shorts/szDydEaR_Qo?si=o587sb2pp75oG1l8

Sur les réseaux sociaux, c’est la consternation. Des milliers d’internautes expriment leur indignation, leur tristesse et leur incompréhension face à cette barbarie qui heurte la conscience collective.

Selon les témoignages recueillis auprès de sa famille, Mariam Cissé avait été arrêtée jeudi 6 novembre par un groupe armé alors qu’elle tournait une vidéo en direct sur TikTok, montrant la vie quotidienne de sa communauté au marché et au bord du fleuve. Les assaillants l’auraient reconnue grâce à ses vidéos où elle dansait et chantait pour encourager les forces armées maliennes.

Identifiée comme une “ennemie” à cause de ses prises de position patriotiques, Mariam a été emmenée de force à moto hors de la ville. Le lendemain, ses ravisseurs l’ont ramenée sur la place de l’Indépendance de Tonka, où elle a été exécutée devant une foule impuissante et terrorisée.

« Le lendemain, ils l’ont amenée sur la place centrale et l’ont fusillée sous les yeux de tout le monde », confie, la voix tremblante, un habitant de Tonka sous couvert d’anonymat.

Mariam Cissé n’était pas une militante politique. Elle était simplement une jeune femme passionnée, fière de sa région et de son pays, qui partageait des images de son quotidien et des messages d’espoir à sa communauté. Dans l’une de ses vidéos les plus partagées, elle apparaît vêtue d’une tenue militaire, symbole de son attachement à la patrie.

À Bamako comme dans la diaspora malienne, l’émotion est immense. Des hommages affluent de toutes parts. Des ONG, associations et autorités ont unanimement condamné cet acte odieux.

Dans un communiqué, Me Nadia Myriam Biouélé, présidente fondatrice de la HERA Foundation, a déclaré :

« Nous condamnons fermement les violences physiques et numériques subies par Mariam Cissé.
Nous saluons la réaction des plus hautes autorités du Mali pour leur compassion et leur condamnation de ce crime.
Nous appelons à une justice exemplaire et à une enquête complète pour identifier tous les responsables, y compris les instigateurs de la haine numérique. »

De son côté, le gouverneur de Tombouctou, Bakoun Kanté, a adressé un message de soutien et de compassion à la famille de la défunte, au nom des plus hautes autorités du pays. Le préfet de Tonka s’est personnellement rendu auprès des proches pour leur présenter les condoléances officielles et remettre une aide matérielle et financière symbolique.

Le Mali perd ainsi une jeune voix libre et courageuse, tombée pour avoir simplement aimé son pays. Son nom restera à jamais gravé dans la mémoire collective comme celui d’une fille de la nation, victime de la haine, mais symbole de résistance et de fierté malienne.

Dily Kane

mali24

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