Imposition de la zakat aux éleveurs : la jeunesse de Guidimakha Kafo tire la sonnette d’alarme
La section jeune de l’Association Guidimakha Kafo à Bamako sort de son silence pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante. Dans un communiqué qui vaut son pesant d’or, les jeunes originaires du Guidimakha dénoncent une détérioration accélérée de la situation sécuritaire dans cette zone frontalière du cercle d’Aourou, région de Kayes.
Dans son communiqué, jeunesse Guidimakha Kafo déplore que des groupes terroristes imposent désormais la zakat aux éleveurs, un prélèvement forcé qui s’apparente davantage à une stratégie d’extorsion qu’à une pratique religieuse.
Selon la section jeune, les populations locales, essentiellement éleveurs et agriculteurs sont aujourd’hui les premières victimes de cette collecte illégale. Pour les jeunes de Guidimakha Kafo, il ne s’agit pas d’un simple incident, mais d’un signe inquiétant d’une tentative de prise de contrôle progressive par les groupes armés.
« Ce qui commence aujourd’hui par la zakat peut devenir demain une imposition généralisée, arbitraire et étouffante », alertent-ils dans leur communiqué. Toutefois, la jeunesse de l’association rappelle et déplore que Guidimakha, vaste territoire de 8 451 km², ne dispose d’aucun poste de contrôle ni camp militaire dans neuf de ses communes.
Une situation d’autant plus inquiétante que la zone se trouve en pleine frontière avec la Mauritanie, un espace géographique déjà pointé du doigt pour la circulation aisée de groupes armés. Un vide sécuritaire qui fait malheureusement des habitants, des cibles faciles. Car éleveurs, agriculteurs, familles rurales, tous se retrouvent sans défense face à une menace qui avance sans résistance.
Face à cette situation, la section jeune de Guidimakha Kafo interpelle ouvertement les plus hautes autorités du pays. Pour elle, il est impératif que l’État protège les populations et leurs biens ; rétablisse un dispositif sécuritaire fonctionnel ; empêche toute forme d’exploitation ou de domination imposée par les groupes armés et déploie des moyens rapides et concrets pour restaurer la sécurité.
Mieux la jeunesse affirme que Guidimakha refuse d’être une terre abandonnée, avant d’exhorter l’État à agir avant que l’extorsion actuelle ne dégénère en une crise sans précédent. << Nous ne voulons pas alerter demain, nous alertons aujourd’hui >>, déclare la jeunesse Guidimakha Kafo.
Coulibaly A
Mali24
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