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Rareté et longues files d’attentes s’alternent dans les stations-services : A quand la fin de la crise du carburant au Mali ?

En dépit de la campagne médiatique à outrance et des assurances données par le gouvernement quant à l’approvisionnement du pays en hydrocarbures, la situation sur le terrain demeure chaotique.

A la rareté du précieux liquide dans les stations- services est venu se greffer un nouveau phénomène plus inquiétant à savoir les longues et kilométriques  files d’attentes devant des stations qui ne sont mêmes pas souvent ouvertes, mais dans l’hypothétique espoir de faire partie des premiers servis au cas où le carburant viendrait. Cette attente pourrait durer des jours. Pour plusieurs agents de l’administration publique et même du secteur privé, la quête du carburant est plus fastidieuse et prend plus de temps que le travail effectué quotidiennement, ce qui du coup affecte le rendement des agents et plomberait, in fine, l’économie déjà moribonde. En effet, cette crise de carburant qui n’a que trop duré si elle n’est pas très vite résolue, pourrait avoir comme conséquences des graves remous sociaux. La campagne médiatique de sensibilisation à outrance et d’assurance donnée par le gouvernement qui ne semble pas produire les effets escomptés sur les populations s’apparenterait-elle à de la propagande ? Quelles solutions pourrait-on  envisager pour non seulement soulager les populations maliennes en détresse totale, mais aussi et surtout pour sortir de cette crise multidimensionnelle ? Le peuple malien a véritablement payé le prix fort dans cette crise multidimensionnelle qui sévit au peuple depuis cinq ans. Il a enduré les pires sévices moraux et physiques et a été très résilient. En effet, depuis cinq ans il  n’a assisté qu’à un pilotage à vue, depuis cinq ans le peuple malien qui a fondé un immense espoir en les gouvernants actuels semble être floué par des promesses non tenues, et des engagements non respectés A la place de la lune promise par les gouvernants, il n’a même pas eu droit à une étoile. En effet, la désillusion a été tout simplement grande et la déception immense. La grande incompréhension est que les autorités ne donnent même pas l’impression d’être préoccupées par la délicate  situation dans laquelle le peuple patauge depuis cinq ans, tant leurs discours officiels sont à la fois  bellicistes, protectionnistes et souverainistes, au lieu d’être rassembleurs, ouverts aux autres et diplomatiquement parfaits. Qu’elles comprennent que la résilience a ses limites et cette crise du carburant qui vient s’ajouter à la longue liste des gravissimes crises à la fois politique, sécuritaire, sociale et économique, auxquelles les populations maliennes sont confrontées n’augurent véritablement pas d’un lendemain enchanteur pour le Mali et les maliens. Donc il vaut mieux parer au plus pressé pour trouver la solution, car  le plus tôt serait le mieux, avant qu’il ne soit trop tard. La campagne médiatique de sensibilisation à outrance et d’assurance donnée par le gouvernement qui ne semble pas produire les effets escomptés sur les populations, s’apparenterait-elle à de la propagande ?

C’est la légitime question que de nombreux maliens se posent tant le fossé est grand entre  l’assurance donnée par les autorités d’approvisionner les stations en carburant et la réalité sur le terrain. Le week-end a été long et ennuyeux pour les usagers qui ont parcouru souvent des longues distances à la recherche du précieux liquide qu’est le carburant. Et pourtant sur la Télévision nationale les ministres se succèdent et les discours se ressemblent tous en assurance et en espoir quant à l’approvisionnement  en carburant des stations-services au grand bonheur de la population malienne en général et celle de Bamako en particulier. Derrière ces discours angéliques se cache une réalité que l’on ne peut pas dissimiler d’où la superlative propagande à la place de l’assurance et de la sensibilisation. N’est-il pas temps que les autorités changent de fusil d’épaule, si tant est qu’elles mesurent la gravité et la profondeur de la crise qui sévit au Mali. Elles doivent également changer de fusil d’épaule si tant est qu’elles soient conscientes du danger véritable qui guettera le pays si cette crise perdurait. Le Mali a souffert et les Maliens souffrent dans leur chair et dans leur âme, car ils sont privés du minimum vital. Et pourtant ce n’est pas faute de propositions idoines alternatives à la posture guerrière que les autorités semblent avoir comme unique solution à la crise. Des propositions ont été faites, mais elles n’ont pas rencontré une ouïe attentive de la part des autorités.

Quelles solutions pourrait-on envisager pour non seulement soulager les populations maliennes en détresse totale, mais aussi et surtout pour sortir de cette crise multidimensionnelle ?

Le Mali, cette terre de réconciliation, de paix et de vivre ensemble, toutes vertus qui ont forgé le destin commun d’une nation débout, semble se muer en terre des conflits de tous genres. Jamais le pays des grands empires et des vaillants conquérants qui ont brillé des mille feux à travers le monde n’a été aussi divisé et ses enfants aussi traumatisés que maintenant. La légitime question que beaucoup d’observateurs de la scène politique se posent est celle de savoir si ceux qui conduisent aujourd’hui la destinée du pays en sont conscients ? Les discours et les comportements des dirigeants sont aux antipodes de la réalité vécue au quotidien par le peuple. Que faut-il faire pour sauver notre patrie en voie d’effondrement ? Il faudrait au prime abord rassembler les maliens autour du Mali sans apriori, ni autres considérations. Ce rassemblement ne sera rendu possible que lorsque le Président de la Transition franchira le Rubicon en allant vers les autres et en posant des actes de réconciliation comme la libération sans condition de tous les prisonniers d’opinion. C’est après cet acte grandeur nature que d’autres pourront être posés comme le dialogue avec toutes les filles et tous les fils du Mali y compris ceux qui ont pris les armes contre le pays, qu’ils soient indépendantistes ou Djihadistes. Ce dialogue inclusif aboutira à coup sûr à une réconciliation des cœurs et des esprits et aura comme conséquence positive le retour de tous les exilés politiques. Quand toutes ces étapes seront franchies on passera à celle qui déterminera la suite à donner à cette période exceptionnelle qu’est la transition. Elle semble trop durer avec son lot de malheurs et de désolation. Cette transition a eu comme conséquences incommensurables, les manquements graves aux principes républicains, de violations répétées de la Constitution et de ratés dans la gestion des affaires publiques.

En somme, Si tant est que les autorités mesurent la gravité de la crise à laquelle le Mali est confronté, si elles ont réellement souci du devenir de notre patrie, elles doivent parer au plus pressé afin de trouver des solutions alternatives à celles qui ont pignon sur rue depuis cinq ans et qui n’ont apporté aucune solution durable à la crise multidimensionnelle.

Youssouf Sissoko

l’Alternance

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