Politique : Jusqu’où ira la Coalition des Forces de la République de l’imam Mahmoud Dicko
Alors que le Mali traverse une période décisive de son histoire, marquée par une lutte acharnée contre le terrorisme, des défis socio-économiques et une refondation de l’État, une nouvelle question s’invite au cœur du débat politique. Mais quelle peut être la portée du mouvement lancé depuis l’extérieur par l’imam Mahmoud Dicko ?
Depuis son exil, l’ancien président du Haut Conseil Islamique et ancienne autorité morale du M5-RFP, tente un retour sur la scène politique à travers la Coalition des Forces de la République (CFR). Pour ses promoteurs, cette coalition ne serait pas simplement un regroupement politique de plus, mais un mouvement structuré prônant le retour à l’ordre constitutionnel, le respect des libertés publiques et la restauration d’un système démocratique fonctionnel.
Pour autant, le contexte politique actuel semble nettement moins favorable à un tel projet. Une grande partie de la population se mobilise ouvertement derrière les autorités maliennes de la Transition, applaudissant les efforts déployés pour la reconquête du territoire, la souveraineté nationale et la rupture avec ce qui est considéré comme un système politique affaibli par les compromissions du passé.
La CFR, quant à elle, est souvent perçue à tort ou à raison comme un mouvement nostalgique d’un ordre ancien dans lequel plusieurs acteurs politiques avaient perdu la confiance du peuple. Comment une coalition pilotée depuis l’extérieur peut-elle imposer une nouvelle feuille de route politique dans un Mali qui affirme de plus en plus son indépendance décisionnelle ?
Les revendications de la CFR répondent-elles réellement aux attentes actuelles des citoyens, prioritairement tournées vers la sécurité, le développement et la stabilité institutionnelle ?
L’imam Mahmoud Dicko, figure des grandes mobilisations populaires qui ont précédé la chute du régime IBK, n’a jamais caché ses désaccords avec la Transition. Mais le rapport de force d’aujourd’hui n’est plus le même. Le patriotisme affiché par les autorités actuelles rencontre l’adhésion d’une large majorité de Maliens, rendant difficile l’émergence d’une opposition qui ne bénéficierait pas d’un ancrage interne solide.
Pourtant, la CFR refuse de renoncer. Elle mise sur le temps pour une éventuelle recomposition de la scène politique. Reste à savoir si cette stratégie pourra lui permettre de peser, à distance, sur les autorités actuelles du pays.
Massassi
Mali24
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