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Prise en charge des victimes de VBG par One Stop Center : Trois survivantes brisent le silence

Depuis sa création, le Centre « One stop center » de la Police nationale a accueilli plus de 300 femmes victimes de Violences basées sur le Genre (VBG). Trois femmes survivantes prises en charge par le Contrôleur principal de Police Assitan Traoré brisent le silence. Des histoires tristes et témoignages émouvants. La rubrique « Femmes » de Mali24 a rencontré ces trois femmes avec trois histoires différentes.

Ménagère, B.D est mariée depuis 2019. Sa vie au foyer est loin d’être un long fleuve tranquille. Vivante au départ dans une famille nucléaire, elle a assisté au basculement de sa vie avec l’arrivée d’autres membres, comme les neveux et nièces de son mari. Un changement brusque de son mari a attiré son attention. « Mon mari a commencé à rejoindre le domicile conjugal à des heures tardives en amenant des préservatifs.

Il entretenait une liaison ouverte avec une femme vivante dans notre cour. Je les voyais s’amouracher et se parler au téléphone durant des heures. Le comble, il m’insultait et me violentait publiquement. Il m’a ôté le droit de réprimander ses neveux et nièces», avoue-t-elle.
L’un de mes proches m’a parlé de One stop center. Dès lors, le centre m’a coaché et ma situation s’est améliorée.

« Le centre a convoqué mon mari et lui a proposé des solutions pour notre couple. Il a considérablement réduit ses sorties et ses comportements agressifs et humiliants. Mes parents ont réalisé ainsi ma souffrance, car mon mari les a toujours montés contre moi», confie la dame.

B.D a expliqué que la plupart de ses problèmes conjugaux étaient aussi accentués sur la dépendance financière. Elle invite toutes les femmes à s’autonomiser car le travail permet d’éviter de nombreuses tensions au sein de la famille et dans la relation conjugale.
Victime d’un porteur d’uniforme
Victime de violences physiques, F.T, avant même de mener une vie de femme au foyer, s’est vue malmenée par son petit ami qui lui a fait vivre des scènes de torture. La plus récente s’est tenue lors d’une fête.

« Il m’a remis une somme de 20 000 FCFA et m’a demandé de sortir avec lui, une proposition que j’ai refusée. Le lendemain de la fête, on s’est retrouvé chez l’un de ses amis. Notre discussion a mal dégénéré. Il m’a frappée violemment jusqu’à me faire saigner à la tête. J’ai fini par perdre connaissance », rapporte-t-elle.
La victime a pu identifier son agresseur grâce aux informations personnelles qu’elle détenait à son sujet, notamment son domicile, sa fonction et son lieu de travail. Après avoir relaté les faits à sa mère, elles se sont rendues ensemble au GMS, où elles ont découvert que l’homme était un policier en service.

« J’ai décidé de porter plainte, mon agresseur a nié les faits. Ma première tentative de plainte a échoué, les agents invoquant l’appartenance de l’homme aux forces de sécurité», raconte-t-elle.
Les premiers soins ont été administrés à l’école nationale de la police. Régler l’affaire à l’amiable ou saisir la responsable de One Stop Center ?, s’interroge-t-elle.

« A One stop Center, j’ai reçu un accompagnement déterminant. J’y ai appris beaucoup de choses et j’ai retrouvé confiance en moi. Sur le plan familial, mon père étant absent, je vis avec ma mère. Notre famille subsiste grâce à des petites activités de restauration lors de grands événements. L’agression a profondément affecté ma mère, elle a du mal à s’en remettre», témoigne-t-elle.

Victime de toutes les formes de VBG
Ménagère, et mariée depuis plus d’une décennie, M.T est une survivante de violences conjugales et bénéficiaire de l’accompagnement de One stop Center.
A ses 18 ans, elle ne se doutait pas que les contes de fées n’étaient pas réels. Son époux a refusé de subvenir aux besoins essentiels du ménage, notamment l’alimentation, les soins de santé et ceux de nos enfants. Il se désintéressait totalement de leur bien-être.

« Lorsque je tombais malade, il ne prenait aucune initiative pour s’enquérir de mon état de santé ou m’accompagner à l’hôpital. J’ai sollicité ma belle-famille à plusieurs reprises pour leur intervention, ce qui aggravait son comportement. J’ai été victime d’insultes, de violences physiques et de privations financières constantes. Toute tentative de ma part de m’engager dans une activité génératrice de revenus était systématiquement entravée par mon mari. Malgré cela, il affirmait toujours ne disposer de rien pour subvenir à nos besoins», déplore-t-elle.

Elle ajoute que « J’en ai informé ma famille qui s’est limitée uniquement à des paroles de réconfort. Face à cette incompréhension, j’ai décidé de me prendre en charge seule, exprimant à mes parents la gravité de ma situation et les risques encourus pour ma santé et ma vie. Le malheureux ne fournissait également aucun effort pendant mes grossesses. J’ai commencé à acheter des médicaments de rue, avec des résultats inefficaces, c’est ainsi que ses parents ont commencé à s’inquiéter davantage de son état. Une amie m’a conseillée d’exposer ma situation à One stop Center. » Cependant, une médiation permettra au couple de régler leur différend. Malgré cela, elle affirme avoir plus de forces pour se battre et devenir une femme indépendante.

Ces victimes profitent de leurs expériences pour lancer un cri de cœur aux autorités compétentes pour aider le maximum de femmes victimes de VBG. Elles saisissent l’opportunité pour conseiller aux femmes et jeunes filles de ne jamais baisser les bras et d’éviter la dépendance financière.

Kada Tandina, Korotoume Doumbia
Mali24.info

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