A la uneDernières nouvellesEconomieFaits Divers

AES : une nouvelle monnaie en gestation, le Sahel

Après la création de la Banque d’investissement de l’Alliance des États du Sahel (BCID-AES), inaugurée à Bamako lors du dernier sommet des chefs d’État du 23 décembre 2025, un autre chantier stratégique majeur est désormais enclenché : la mise en place d’une monnaie commune de l’AES. Ce projet structurant, validé au plus haut niveau par les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger, marque une étape décisive dans la reconquête de la souveraineté économique et monétaire de l’espace sahélien.

Longtemps soumis aux contraintes du franc CFA, considéré par de nombreux observateurs comme un vestige du système colonial, les États de l’AES affichent clairement leur volonté de rompre avec un mécanisme jugé inadapté à leurs réalités économiques et à leurs ambitions de développement. La future monnaie de l’Alliance, dont le lancement est envisagé à l’horizon 2026 et provisoirement baptisée « Sahel », symbolise cette rupture assumée avec les anciennes tutelles monétaires.

Une monnaie commune pour consolider l’indépendance sahélienne

Adossée aux importantes ressources stratégiques de la région  notamment l’or, l’uranium et le lithium,  cette monnaie commune vise à offrir aux pays de l’AES un instrument de souveraineté capable de soutenir leurs économies, de faciliter les échanges intra-régionaux et de renforcer l’intégration économique entre les peuples sahéliens. À travers ce projet, les autorités entendent bâtir un espace économique cohérent, où les richesses locales circulent au profit des citoyens et non au service d’intérêts extérieurs.

La monnaie « Sahel » est appelée à devenir le socle d’un futur marché commun sahélien, favorisant les investissements, la stabilité macroéconomique et la résilience face aux chocs exogènes. Elle s’inscrit ainsi dans une vision globale de refondation économique, fondée sur l’autonomie, la solidarité régionale et la valorisation des ressources endogènes.

La création de cette monnaie, tout comme la mise en place de la BCID-AES et les projets industriels structurants tels que les raffineries, s’inscrit dans une stratégie cohérente de souveraineté économique assumée par les États de l’Alliance. L’objectif est clair : transformer les ressources naturelles du Sahel en véritables leviers de développement durable, créateurs de valeur ajoutée, d’emplois et de prospérité partagée.

Toutefois, la réussite de ces ambitions repose sur plusieurs défis majeurs, notamment le renforcement des capacités humaines, l’instauration d’une gouvernance rigoureuse et transparente, ainsi que des investissements soutenus dans la formation, la technologie et les infrastructures. À cela s’ajoute la nécessité d’un climat politique stable, condition essentielle pour instaurer la confiance des citoyens et attirer des partenaires régionaux respectueux de la souveraineté des États.

Boîte de commentaires Facebook

En savoir plus sur Mali 24

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.