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Rubrique femme de Mali24 : Dr Fatoumata Coulibaly dite FC, la femme de l’année 2025

L’année 2025 s’achève, la rubrique Femmes de Mali24 s’est entretenue avec le Dr Fatoumata Coulibaly communément appelée Tantie FC, une femme d’art et de culture. De poste d’animatrice à la radio nationale de l’époque à une comédienne de renommée internationale, elle a pu obtenir, malgré ses nombreuses années d’expériences, son doctorat en Communication et Développement. Désignée comme marraine du mois de Mars par le Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme du Mali et meilleure actrice de l’Afrique de l’Ouest lors des Sotigui Awards 2024, FC est une vraie référence et une inspiration pour la jeunesse malienne.

Titulaire d’une maîtrise et d’un master en Communication, le Dr Fatoumata Coulibaly a débuté sa carrière avec un stage à la Radio Mali. Elle fut animatrice puis journaliste pendant plusieurs années parallèlement à ses activités cinématographique. Le 17 décembre 2024, elle a obtenu avec succès à l’âge de 66 ans sa thèse de doctorat en Sciences de l’Information à l’Institut de Pédagogie Universitaire du Mali. Intitulée « Évaluation des impacts de l’information dans la gestion durable des sols dans le cercle de Koutiala », sa recherche souligne son engagement envers la préservation des ressources naturelles face au changement climatique.

Co-animatrice de l’émission « Ménage en Musique » avec ses collègues et formatrices de l’ORTM comme Feue Traoré Ami Sow, Feue Tosso Diarra, et Feue Aïssata Cissé. L’émission mettait l’accent sur la vie des femmes au foyer. Ce qui lui a permis d’être la conseillère conjugale de plusieurs femmes.

Ecrivaine engagée pour la voix des femmes, elle a écrit parmi tant d’autres un scénario sur la polygamie, prenant l’exemple sur sa propre vie de femme vivant dans une famille polygamique.

Actrice, comédienne, Fatoumata Coulibaly dite FC est une femme de culture dans tous les sens du terme. Elle a profité du cousinage à plaisanterie pour montrer la place des femmes dans les milieux ruraux. Ce qui l’a poussé à écrire l’ouvrage « Paroles de femmes ». Dans ce livre, elle évoque le rôle de la femme et de l’homme dans le foyer qui doivent s’épauler au lieu de rivaliser. «Mme Sira Sissoko Diop est la première bachelière malienne, sortante de l’École des jeunes filles de Rufisque de Saint Louis au Sénégal. Le panafricaniste Sembene Ousmane, ex docker, écrivain, cinéaste, avec qui j’ai collaboré dans son dernier long-métrage avant sa disparition brutale, il méritait un flash dans mon livre», a-t-elle affirmé. «Mes écrits sont destinés aux autorités politiques, ou à la population, dans le but de sensibiliser, éduquer, distraire, ou encore informer. Que ce soit la radio ou le cinéma, il faut toujours l’écriture», a-t-elle expliqué.

Une profonde admiration pour les hommes de culture

Tantie FC s’est imposée comme une figure majeure du cinéma au Mali. Réalisatrice autodidacte, elle a marqué les esprits dans « Moolaadé » de Sembène Ousmane. Sacrée meilleure actrice de l’Afrique de l’Ouest lors des Sotigui Awards 2024, elle a formé sur l’écriture de scénarios et réalisations de films documentaires. Après un test, elle a été retenue avec un Canadien par le CIRTEF (Conseil international des radios télévisions d’expression française.). Dr FC a formé des femmes venues de la RTB (Radiotélévision du Burkina Faso), de l’ORTB (Office des radiotélévisions du Bénin), de la RTG (Radiotélévision de la Guinée Conakry), de la RTI (Radiotélévision ivoirienne), de la RTS (Radiotélévision sénégalaise), de la République démocratique du Congo (RDC), de Madagascar, de la télévision du Togo, la 2ème chaîne télé du Gabon et de l ’ORTM (Office des Radiotélévisions Nationale du Mali).

Abdoulaye Diabaté est une référence pour elle, car d’après elle, son combat, il rehausse la musique malienne, rappelle les grands bâtisseurs du passé, le peuple malien, afin que le peuple malien imite les anciens ou les dépasser. «J’ai aussi dédié un poème à feue Fatoumata Siré Diakité, pour le combat digne, inlassable qu’elle n’a cessé de mener contre vents et marées, jusqu’à ses dernières heures. Sur son lit, malgré la souffrance de la maladie, elle continuait à me relater le dernier dossier qu’elle avait entamé. Il s’agit d’un mariage forcé. Tellement elle y tenait à cœur, mais hélas le bon Dieu a fait son choix», a confié la gardienne des traditions.

Une vie associative si dense

Présidente de l’Association Bazeko, elle est membres de plusieurs associations telles que la fédération des cinéastes et de l’audiovisuel. «Nous avions signé une convention de collaboration, entre les trois pays de l’AES (Burkina Faso, Niger, et Mali) afin que nos films puissent être vu dans nos pays respectifs et apporter un plus dans le développement culturel, économique et social. Uns de nos objectifs, c’est d’être nous-mêmes», a-t-elle souligné.

Les femmes continuent à évoluer dans l’art. Malgré cette lueur d’espoir, il y a toujours quelques fardeaux de la tradition que certains hommes exigent aux artistes féminins, a-t-il noté. « Il y a su changement, car maintenant, les femmes évoluent dans tous les secteurs de l’art, et elles font la fierté des Maliens ».

Femme de principe, gardienne de la tradition et de valeur ancestrale, le Dr Fatoumata Coulibaly dite FC prône pour la complémentarité entre l’homme et la femme. Sa conception de la tradition de façon générale, c’est de conseiller à la femme d’être soumise, d’accepter les souffrances et se résigner. Dans ses œuvres, FC met en valeur la femme en rehaussant son image, malgré son âge, elle a continué à faire des films, former des jeunes et a obtenu sa thèse de doctorat. « Je pense que toutes ces choses sont liées. D’abord tout passe par l’écriture ».

Des conseils à la jeunesse

Les jeunes doivent être à l’écoute des anciens, utiliser de façon raisonnable les nouvelles technologies de l’information et de la communication, travailler à la sueur de son front par passion que de se faire de l’argent facile.

La nouvelle génération est ambitieuse, vibrante, grâce à l’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les femmes doivent suivre les traces des pionnières, qui prônaient l’égalité, les droits de la femme, le combat contre l’excision, etc. « Maintenant, c’est à la jeunesse de prendre le flambeau. Je demande aux filles (femmes) de ne jamais se sous-estimer. De se donner de la valeur d’abord, (confiance) puis chercher à apprendre un métier de l’art qu’elles préfèrent, pas, pour l’argent mais par amour. Si elles sont bien formées, l’argent viendra par la suite. Les filles excellent dans différents métiers d’arts qui étaient réservés aux hommes», a-t-elle affirmé.

Profondément attachée à la transmission et à l’inspiration des jeunes générations, elle encourage les jeunes à croire en leurs rêves et à persévérer. Dr Fatoumata COULIBALY est l’incarnation de la résilience et de l’excellence, démontrant que l’apprentissage et l’accomplissement personnel n’ont pas d’âge. Son plus grand rêve, c’est de pouvoir tourner un long métrage sur sa grand-mère, un moyen métrage, et une série écrite depuis plusieurs années sous la conduite de bons scénaristes.

Kada Tandina

Mali24.info

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