Affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali : Une mission de haut niveau de la CEDEAO composée des présidents Barrow et Akufo rencontre Assimi pour négocier leur libération

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Hier, jeudi 29 septembre 2022, le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, a accueilli à l’aéroport international Modibo KEÏTA de Bamako-Senou, une délégation de haut niveau de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ladite délégation était composée du président de la Gambie, Adama BARROW ; du Président du Ghana, Nana Akufo-ADDO ; de l’ancien Président du Nigéria, Goodluck JONATHAN, médiateur de la CEDEAO pour le Mali ; du représentant du Président du Togo, Robert DUSSEY, ministre des Affaires étrangères togolais et bien d’autres responsables de l’organisation sous-régionale. Cette mission de 24 heures de la CEDEAO était venue négocier la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier.

C’est aux environs de 11heures que l’avion transportant le Président de la Gambie, Adama BARROW, a atterri sur le tarmac de l’Aéroport international Modibo Keïta Bamako-Sénou. A sa descente d’avion, le Président gambien, Adama BARROW, a été accueilli par le chef de l’Etat malien, Colonel Assimi GOÏTA. Quelques minutes plus tard, le Président GOÏTA accueille son homologue ghanéen, Nana Akufo-ADDO. D’autres membres de la CEDEAO faisaient également partie de la délégation dont l’ancien Président du Nigéria, Goodluck JONATHAN, médiateur de la CEDEAO pour le Mali ; Pr. Robert DUSSEY, ministre des Affaires étrangères togolais. Les présidents Sénégalais Macky Sall et Togolais, Faure Gnassingbé, étaient également annoncés, mais ils ne sont pas venus. Après quelques minutes d’entretien au salon d’honneur de l’aéroport en comité restreint, la délégation de la CEDEAO, venue négocier la libération des 46 militaires ivoiriens, mène le cap sur le Palais présidentiel de Koulouba. Ici, les chefs d’Etat se sont entretenus à huis clos avant la séance de travail élargie aux autres membres de la délégation. Mais, rien n’a filtré de cette rencontre d’échange entre les autorités maliennes et les médiateurs de la CEDEAO.  «Toujours de bonnes relations », ce sont ces quelques mots qui ont été lancés par le Président Ghanéen, Nana Akufo-ADDO après l’entrevue. Après plus de 6 heures d’attente, la presse est rentrée bredouille sans pouvoir avoir une interview avec les autres membres de la délégation. « Thank you very much, no interview (Merci beaucoup, pas d’interview) », indique le Président gambien, Adama BARROW. « Moi, je ne parle pas », souligne à son tour le Pr. Robert DUSSEY, ministre des Affaires étrangères togolais.

A l’occasion du débat général de la 77ème Session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le Premier ministre malien par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga, a prononcé, le samedi 24 septembre 2022, un discours de 18 pages durant 35 minutes dans lequel il précisait que l’affaire des « 46 mercenaires ivoiriens » est bilatérale et judiciaire. Il a précisé qu’au Mali, les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la Justice. Il a indiqué que le Mali n’acceptera pas en tant qu’Etat que des militaires ayant dissimulé leurs identités avec des armes, débarquent dans son aéroport.

A signaler que le 10 août dernier, les autorités judiciaires maliennes ont inculpé et placé sous mandat de dépôt, les 49 militaires ivoiriens pour « des faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ». Quelques jours plus tard soit le samedi 3 septembre 2022, dans la soirée, les trois femmes du groupe des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, le 10 juillet dernier, ont été officiellement libérées et remises aux autorités ivoiriennes à Lomé.

Faut-il le rappeler, le 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés à l’aéroport de Bamako et considérés comme des mercenaires par les autorités maliennes. Une accusation que rejette Abidjan (Côte d’Ivoire) qui demande « sans délai », leur libération, soutenant que ce sont des éléments de soutien à la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali), même si selon le porte-parole adjoint de l’ONU (Organisation des Nations Unies) Farhan Haq, les éléments interpellés « ne faisaient pas formellement partie de la Minusma ».

Aguibou Sogodogo

Le républicain

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