Désaccord entre le Mali et la CEDEAO : Le Président de la CNDH, Aguibou Bouaré, invite les « gouvernants à prêter une oreille attentive aux avis afin d’alléger la souffrance des populations»

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Suite à l’échec des discussions lors du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 04 juin 2022 à Accra, au Ghana, le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme, Aguibou Bouaré, a invité les autorités maliennes à « prêter une oreille attentive aux avis plutôt éclairés et raisonnables, afin d’alléger la souffrance des populations dont les droits économiques, sociaux et culturels sont entamés ». Ledit sommet était consacré à l’examen de l’évolution de la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry. Très attendu, le sommet de la CEDEAO n’a pas permis aux parties de trouver un compromis pour la levée des sanctions imposées au Mali depuis le 9 janvier dernier.

Selon le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme, Aguibou Bouaré, le motif apparent du désaccord est une question superficielle de délai (différence de nombre de mois). Avant de préciser que le motif sérieux et réel est probablement une question de confiance à la sincérité et à la bonne foi au regard de l’issue des accords précédents. « Chat échaudé craint l’eau froide. Dieu continue d’inspirer les gouvernants à prêter une oreille attentive aux avis plutôt éclairés et raisonnables, afin d’alléger la souffrance des populations dont les droits économiques, sociaux et culturels sont entamés », a déclaré Aguibou Bouaré.

Il faut rappeler que la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réunie en Session extraordinaire, le 4 juin 2022 à Accra, en République du Ghana, sous la présidence de Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et Président en exercice de la Conférence. Cette session extraordinaire a été convoquée dans le but d’examiner les récentes évolutions politiques intervenues au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, depuis le dernier Sommet extraordinaire tenu le 25 mars 2022 à Accra. S’agissant du Mali, la Conférence salue les efforts déployés par le Médiateur de la CEDEAO en vue de l’obtention d’un chronogramme acceptable et propre à assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles et aux décisions de la CEDEAO et de l’Union Africaine. « La Conférence décide d’inviter le Médiateur au Mali à poursuivre ses efforts en vue de finaliser les discussions avec les Autorités de Transition. En outre, la Conférence décide de maintenir les sanctions imposées le 9 janvier 2022 ; de poursuivre le dialogue dans le but de parvenir à un accord devant permettre la levée progressive des sanctions, à mesure que les étapes du chronogramme de transition sont réalisées ; d’appeler ses partenaires à accroître l’assistance humanitaire en faveur du Mali. La Conférence décide d’examiner la situation du Mali lors de son prochain sommet ordinaire du 3 juillet 2022 », révèle le communiqué final du sommet de la CEDEAO.

Et pourtant, ce sommet là était très attendu par les Maliens. Mais ledit sommet n’a pas permis aux parties (MALI-CEDEAO) d’accorder leurs violons. De 5 ans, le Mali est revenu à 24 mois pour la tenue des élections, tandis que la CEDEAO reste campée sur 16 mois.

A signaler que depuis le 9 janvier 2022, le Mali est frappé par les sanctions de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) et de la CEDEAO. Ces sanctions économiques et financières sont entre autres : fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO etc.

Aguibou Sogodogo

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