MAUVAISE GESTION A L’AUTORITE ROUTIERE : voici comment plus de 1 milliard 700 millions de FCFA s’est volatilisé
Les responsables de l’autorité routière sont sous le feu de la rampe. Rien qu’à cause de la mauvaise gestion au plan administratif que financier de cette structure aussi stratégique en matière d’entretien routier. Il ressort d’un rapport récemment publié par le Bureau du Vérificateur Général, des irrégularités administratives et financières qui donnent l’impression que les responsables de l’Autorité Routière ont érigé la gabegie et le népotisme en mode de gestion.
Le Bureau du Vérificateur Général dans le cadre de ses mission régaliennes, a effectué une mission de contrôle sur la gestion de l’Autorité Routière. Si la mission portait sur les exercices 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021, elle consistait à s’assurer de la sincérité et de la régularité des opérations de recettes et de dépenses.
Selon les informations émanant du Bureau du Vérificateur Général, les enquêtes ont essentiellement porté sur les dépenses de fonctionnement et d’investissements, la collecte des recettes. S’y ajoutent les transferts et réceptions de fonds, les opérations d’enregistrement et la mise en œuvre des conventions de financement. On vous rappelle que l’Autorité Routière est chargée d’administrer les fonds destinés à l’entretien du réseau routier. Elle assure donc le financement des travaux d’entretien du réseau routier.
1, 735 milliard d’irrégularités financières décelées
L’information est sans appel. 1, 735 milliard, c’est le montant des irrégularités financières décelées seulement entre 2017 et 2021 par les enquêteurs du Vérificateur Général. Comment ce montant faramineux qui pouvait servir à construire des services sociaux de base a pu être volatilisé ?
En tout cas, ces irrégularités financières prouvent à suffisance que les eaux de cette structure sont troubles et charrient des affaires nauséabondes les unes que les autres. Puisque si l’on s’en tient aux révélations faites par le Vérificateur Général, ce trou financier est relativement au paiement indu du carburant aux membres du Conseil d’Administration pour un montant de 24 634 900 FCFA ; au paiement d’indemnités indues au Délégué du Contrôle financier auprès de l’Autorité Routière pour un montant de 10 650 000 FCFA.
Aussi, précise-t-on, ces irrégularités sont consécutives à la non-comptabilisation des recettes des postes de péage pour un montant de 37 391 900 FCFA ; au non-recouvrement des recettes issues des pénalités de surcharge pour un montant de 151 372 620 FCFA ; au non-reversement par l’AGEROUTE à l’Autorité Routière du reliquat après la clôture du programme 11ème FED pour un montant de 288 465 618 FCFA.
Que de pratiques qui ont failli conduire l’Autorité routière à l’abime
Aux maladresses qui ont entrainé cette hémorragie financière, il faut ajouter le paiement des travaux non exécutés et fournitures non livrées pour un montant de 120 865 680 FCFA ; la non-retenue des pénalités de retard sur le marché d’entretien des bacs pour un montant de 14 956 725 FCFA et le non-reversement des recettes issues de la délivrance des cartes de riverains pour un montant de 1 123 000 FCFA.
Et comme si ces mauvaises pratiques ne suffisent pas, le vérificateur général cite également le paiement des dépenses inéligibles sur le fonds d’entretien routier pour un montant de 18 957 186 FCFA et le paiement d’indemnités indues à des agents dans le cadre de la gestion des travaux de l’HIMO pour un montant de 104 000 000 FCFA. Sans oublier le non-acquittement de la totalité des Redevances d’Usage Routier sur les Produits Pétroliers par des importateurs pour un montant de 963 551 225 FCFA.
Sachant que telles pratiques cesser, le vérificateur général a transmis et dénoncé des faits au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du pôle économique et financier et à d’autres compétences. Depuis lors, bonjour l’insomnie chez les responsables de l’Autorité Routière qui, cause de ces mauvaises, a failli mettre les clés sous le paillasson.
Massassi
Mali24.Info