Kalilou Samaké, Vice-président de l’Urd : Une mémoire vivante de la démocratie malienne 

Samaké est un observateur politique lucide et attentionné, dont les analyses sont d’une grande pureté intellectuelle et politique.

Eminent cadre politique, Kalilou Samaké est surtout une mémoire  vivante de l’histoire des formations issues de la IIIè République. Il a été, de longues années, le premier secrétaire politique du Parti pour la démocratie et le progrès (Pdp). Ce parti historique a été membre des Pspr (Partis signataires du pacte républicain) l’offre politique et de gouvernance faite par le président Konaré au lendemain de sa première élection en 92. Le pacte ne tarda pas cependant à faire long feu car le Pdp, alors dirigé par le très fantasque Me Drissa Traoré, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, s’y retira. C’est alors que – pour la petite histoire – Me Boubacar Karamoko Coulibaly, un de ses ténors devenus membre du gouvernement dans ce cadre, refusa de démissionner. Malgré le grand tollé médiatique qui s’en est suivi. 

A son tour un autre ténor du parti, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise quitta aussi le navire (qui n’était pourtant pas en feu) pour créer la Cds-Mogotiguiya avec comme principal bastion électoral, le territoire du Banimonotié.

La belle aventure du Pdp se poursuit néanmoins avec aux manettes un grand homme d’engagement et de conviction : Kalilou Samaké, un observateur lucide, attentionné et dont les analyses sont d’une grande pureté intellectuelle et politique. Il connaît par cœur l’histoire politique de ce pays, de la chute de Moussa Traoré à nos jours. 

Mais son parti n’a pas échappé non plus aux violentes convulsions politiques qui ont secoué l’après 11 mai 1997, le président Konaré ayant entamé son second mandat dans un bras de fer avec le fameux Coppo (Collectif des partis politiques de l’Opposition) sous la houlette de deux figures de proue aux méthodes très radicales : les regrettés Mohamed lamine Traoré (Miria) et Almamy Sylla (Rdp).

Le clivage au sein des formations n’épargna pas le Pdp. Devant la justice, c’est Mady Konaté (paix à son âme !) ancien candidat à la présidentielle de 2002 qui est déclaré victorieux contre le clan Kalilou Samaké-Adama Koné, ancien ministre de la Jeunesse. Dans la foulée, la décision est prise de créer un nouveau parti. Ce sera le Pdr (Parti démocratique républicain).

Persuadé que les petits partis n’ont pas de grandes chances électorales face aux mastodontes (Adema, Urd), le président du Pdr et ses camarades prennent la bonne initiative de faire une fusion politique avec l’Urd, à l’instar du Rnd de Me Abdoulaye Garba Tapo (paix à son âme !) avec l’Adema. 

C’est donc fort de son expertise politique, à travers une excellente connaissance des jeux et enjeux de l’espace politique malien et de celle des hommes et femmes qui en sont ses principaux animateurs, que Kalilou Samaké (brillant cadre des Impôts à la retraite) devient rapidement un des hommes de confiance les plus sûrs, les plus compétents et loyaux de feu Soumaïla Cissé, le tout puissant président de l’Urd au leadership incontesté.

Savez-vous que lors de la présidentielle de 2013, Ibk, le candidat du Rpm, a gagné dans tous les villages de la commune de Sido, à l’exception de Sakoro, village de Kalilou Samaké ? 

Trois ans plus tard, lors des élections communales du 20 novembre 2016, le même Kalilou Samaké a battu le maire Rpm, devenant ainsi l’édile de sa commune.

B. Camara, Journaliste

Laisser un commentaire