Lutte contre la drépanocytose: « Si rien n’est fait, d’ici 2040 à 2050, la moitié de la population malienne sera drépanocytaire », dixit Dr. KENE Sékou.
« Si rien n’est fait, d’ici 2040 à 2050, la moitié de la population malienne sera drépanocytaire », dixit Dr. KENE Sékou.
En marge de la commémoration des festivités de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose qui se tient le 19 Juin de chaque année, l’association d’aide aux drépanocytaires (AIDREPA),a tenu un café-causerie sur la drépanocytose. C’était ce Samedi 15 Juillet, au Centre de Recherche et Lutte Contre la drépanocytose. Le thème retenu est : « La récupération psychosociale de la drépanocytose sur les malades »
En remerciant ses confrères pour leurs témoignages courageux sans tabous sur la drépanocytose, la présidente d’AIDREPA, Mme Khadîdja soulignera que ce café-causeries est un lieu d’échange et une occasion pour les drépanocytaires de parler à cœur ouvert, en témoignant sur les réalités qui concernent cette pathologie. D’ajouter qu’en marge de ces échanges, cette activité a pour but de recenser les difficultés que rencontrent les malades drépanocytaires afin de mettre en place des pistes de solutions d’amélioration de la prise en charge de la drépanocytose au Mali. Elle a mis en profit, l’occasion d’exprimer au nom de l’association, sa profonde gratitude à leur partenaire phare, le Consulat du gouvernement princier de Monaco, sans oublier le CRLD qui n’ont pas hésité à les accompagner pour la réussite de l’activité.
Rappelons que la drépanocytose est une maladie héréditaire, non infectieuse qu’un enfant peut hériter directement de ses parents biologiques, et non de ses grands-parents ou arrières grands-parents, selon Dr KENE Sékou, spécialiste au CRLD. Elle se manifeste sous différentes formes dont la forme : SS, SC, S béta et la forme AS. Aujourd’hui, il y’a plus de 20 000 drépanocytaires au Mali. Chaque année, nous découvrons plus de 1 000 nouveaux cas… et si rien n’est fait d’ici 2040 à 2050, la moitié de la population sera drépanocytaire », a alerté Dr KENE. Pour minimiser la propagation de la maladie, il invite tout le monde avant tout projet de mariage, de faire un test de dépistage…
Par ailleurs, Dr Mamoutou KONATE, psychologue au CRLD, en larme sous l’émotion des douleurs et des souffrances psychiques des drépanocytaires dont il est témoin quotidien, nous rassure qu’on peut l’éradiquer d’ici 100 ans en prenant des mesures préventives. Avant d’ajouter, que mieux vaut prévenir que guérir. Il nous exhorte à tester nos enfants dès leur premier 6 mois ou 1 an, après leurs naissances. Il privilégie la sensibilisation des gens sur la maladie au lieu de leur demander d’aller faire des testes. Puis, Il conseille, les parents d’assister les drépanocytaires pour éviter de tomber dans l’automédication ou le surdosage. Ensuite, il interpelle toutes les bonnes volontés de s’unir pour stopper l’évolution de cette maladie qui fait tant de mal, avant d’ajouter que les drépanocytaires sont coincés entre la vie, la maladie et le désespoir.
Ainsi des différents témoignages émouvantes des parents et certains malades, qui n’ont laissé aucune âme sensible indifférente à leurs souffrances, et la sollicitation de l’accompagnement de toutes les bonnes volontés de la part de l’ensemble des acteurs de l’activité, ont marqué les temps forts de l’activité. « Nous sommes des handicapés invisibles », dixit, Djeneba TRAORE, drépanocytaire de forme SS.
Ousmane FOFANA
Source : mali24.info