LA CRISE AU NIGER : « L’UA n’est pas créée pour mener la guerre contre l’un de ses membres », déclarent les ambassadeurs d’Afrique du Sud et d’Algérie

Depuis le coup d’État perpétré contre le président démocratiquement élu du Niger, les opinions divergent quant à l’intervention militaire visant à rétablir le pouvoir en faveur du président déchu Mohamed BAZOUM. Cette divergence de points de vue dépasse les frontières de la CEDEAO et commence à s’étendre parmi les dirigeants de l’Union Africaine (UA).

Selon les informations recueillies, la situation au Niger est devenue un sujet de discorde au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine. Une source bien informée indique qu’une partie significative des membres de diverses régions du continent a refusé de soutenir les sanctions et les menaces d’intervention militaire de la CEDEAO. En revanche, ces membres exigent que le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, établisse un rapport sur les effets des sanctions imposées au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée Conakry, afin d’évaluer l’approche adoptée par la CEDEAO.

Les ambassadeurs d’Afrique du Sud et d’Algérie, tout comme leurs homologues, se prononcent en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel et expriment ouvertement ce que beaucoup pensent tout bas, dans le but d’éviter un bain de sang au Niger, dont les conséquences pourraient dépasser les frontières du pays. Selon eux : « L’Union Africaine (UA) n’a pas été créée pour engager une guerre contre l’un de ses États membres ».

Il convient de rappeler que les opinions diffèrent également au sein de la CEDEAO. Il est compréhensible que le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, étant donné leur statut actuel, aient des positions opposées. Alors que le Nigeria de Bola Tinubu, le Sénégal de Macky SALL et la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane OUATTARRA sont favorables à une action visant à évincer les militaires nigériens, José Maria NEVES, président du Cap-Vert et membre de la CEDEAO, a publiquement exprimé son opposition à une intervention militaire. Il n’est pas le seul président de la sous-région à prôner une alternative non militaire. « Nous devons tous travailler en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, mais en aucun cas par le biais d’une intervention militaire ou d’un conflit armé à l’heure actuelle », a-t-il déclaré sur l’île Fogo, il y a à peine deux jours.

Ousmane FOFANA Source : mali24.info

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