Entre Nous : Ce n’est pas demain la veille 

L’actualité, c’est la grogne des Bamakoises à cause de la flambée du prix de l’oignon. La Secrétaire général du Front contre la vie chère, Mme Mariam Koné, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur les prix des produits frais sur les marchés. Le nom de Mme Sidibé Rokiatou Doumbia ou «Mme la vie chère» incarcérée au Centre de détention de Bollé, revient sur les lèvres. Les réseaux sociaux s’enflamment.  

L’interdiction par le Maroc de l’exportation des produits frais suite à une mauvaise campagne agricole a secoué plusieurs pays de la sous-région, dont le Mali. C’est pourquoi des commerçants ont récemment demandé aux autorités de saisir leurs homologues du Royaume chérifien afin de leur permettre d’importer quelque 10. 000 tonnes de produits frais, dont 5 000 tonnes d’oignons et 5 000 tonnes de pomme de terre. 

Ce qui aurait plusieurs avantages, a expliqué Soumaïla Doumbia, responsable de ce groupe de commerçants spécialisés dans la vente de produits frais. Car ça réduirait le prix de ces produits pour le consommateur malien et ferait réaliser des recettes pour les Douanes maliennes. «Les prix sont actuellement très élevés pour le consommateur. L’arrivée des produits marocains permettra de les réduire en attendant ceux attendus des Pays-Bas et de la Belgique. Le service des Douanes gagnera en ressources financières et il y aura du mouvement du côté des transporteurs».

Faut-il donc, pour que les consommateurs maliens achètent moins cher de tels produits, que nos marchés soient approvisionnés à partir de pays comme le Maroc, les Pays-Bas et la Belgique ? 

Avec le potentiel agricole dont le Mali dispose, voilà une situation  embarrassante dans un pays bien arrosé par la pluie, disposant de deux grands fleuves avec des affluents et de nombreux autres cours d’eaux ! Partout au Mali, y compris dans le grand désert, on peut cultiver pour satisfaire la demande nationale et exporter le surplus de production. 

L’initiative riz est la preuve que la volonté politique peut impulser le développement dans plusieurs domaines. Or la souveraineté alimentaire demeure quête permanente, à cause de la volonté politique en berne sous nos tropiques. Le programme «Nouveaux villages agricoles (Nva) de l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (Ati)  en est la parfaite illustration. Il est en sommeil forcé, faute  de financement. 

Ce programme prévoit la création d’au moins 20 nouveaux villages agricoles dans les zones à fort potentiel aménageable du pays afin d’accélérer le rythme des aménagements hydro agricoles comme les zones deltaïques de l’Office du Niger, du Moyen Baní, lacustres et oasiennes du Nord etc. Ainsi, contribuerait- il à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. 

Mais, à ce jour «Ati  a bouclé les études pour  les NVA de M’Bewani (3 200 hectares) de Sélingué (1 470 hectares) de Bafoulabé et de Mahina N’Di (600 hectares)» et cherche désespérément un financement. Et tout porte à croire que ce n’est pas demain la veille, l’Etat malien étant préoccupé à mobiliser les ressources pour pouvoir assurer son fonctionnement. 

Par Chiaka Doumbia

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