NIGER : à qui profite l’intervention militaire ?

« Dans l’histoire des guerres au monde, aucune guerre n’a pris fin sur les champs de batailles. Elles finissent toujours par des négociations au tour d’une table », selon, Moussa Traoré, ancien général, ancien chef suprême des forces armées du Mali et, non moins, ancien Président de la République du Mali.

A rappeler que l’intervention militaire, choisi comme dernier recours, en cas de non satisfaction, demeure l’une des plus mauvaises options que les dirigeants de la Communautés Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tentent de commettre.  Certes, dans certains pays de la sous-région comme la Gambie, le Liberia et la Sierra Léone, ces interventions militaires ont eu des succès dans ces différents pays mais, qu’ils sachent bien que les contextes se ressembles de formes mais, différents de fonds. Certes, un coup d’état, sous toutes ses formes demeure un crime indescriptible selon la loi. Autrement, rien ne doit justifier un coup d’état qu’il soit militaire, Constitutionnel ou Institutionnel. Mais « quand le vin est tiré, il faut le boire », dit-on. Le coup d’état est déjà consommé donc, il faut des solutions amiables pour ne pas empirer la situation qui est presque chaotique.

La CEDEAO qui perd de jours en jours sa crédulité, aux yeux de ses peuples veut se redorer le blason en délogeant militairement les putschistes Nigériens qui ne veulent rien entendre d’elle. Elle a un objectif à atteindre qui est de regagner sa crédibilité d’antan aux yeux de ses peuples dont la majorité, la considère comme un syndicat des présidents et, non une Institution pour l’intérêt de ses peuples. Dans ce cas particulier, elle doit étudier les tenants et les aboutissants de la situation car, la finalité dans ce cas de figure demeure plus important que l’objectif.

A quoi s’attendre de la finalité d’une intervention militaire ?

Ni le Niger, ni la CEDEAO ne sortira vainqueur d’une intervention militaire. Cette intervention peut être non seulement un facteur d’aggravation des crises conflictuelles au Sahara mais aussi, un facteur d’accélération de l’effondrement  de l’ensemble des pays du sahel qui sont déjà proies a des violences multidimensionnelles (djihadistes, ethniques, terroristes et autres). C’est, la population civile qui va payer les frais, singulièrement les femmes et les enfants. En outre, les pays qui sont disposés à envoyer leurs troupes risqueront d’avoir des répercutions néfastes sur leurs propres territoires, particulièrement ceux qui traversent des périodes de crises politiques chez eux, car leurs détracteurs peuvent s’en servir de la situation pour les abattre politiquement, en basculant leurs nations dans des troubles sans précédents, à travers des marches de protestations contre l’intervention de leurs soldats contre ceux d’un pays frère.  Qu’ils sachent raison gardé car cette intervention, n’arrange personne. Comme le dit, l’autre « la violence ne met pas fin à la violence ». Les conséquences économiques se sentent déjà sur les populations civiles, pas seulement au Niger mais au Bénin, au Ghana, au Nigeria et d’autres parts, ailleurs.

Pour redorer le blason, la CEDEAO est condamné à sanctionner fermement, en amont, les coups d’états Constitutionnels et Institutionnels qui sont  généralement à la base des insurrections populaires, à travers lesquelles, les grandes muettes se profitent de l’occasion pour renverser des pouvoirs, démocratiquement élus.

Ousmane FOFANA

Mali24.info

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