A la uneDernières nouvellesEconomiePolitique

Affaire de l’usine SDA de Seydou Keita : Ce que les maliens ignorent

L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux au Mali. Elle oppose l’ancien international malien Seydou Keita à Kadiatou Lah, une exportatrice de matières premières. Tout est parti de la cérémonie de lancement des activités de Complexe Agro-Industriel Seydou Diogo Awa (SDA), détenue par Seydou Keita, le samedi dernier. Lors de cet événement, l’ex-footballeur a exprimé son inquiétude face aux difficultés d’approvisionnement en matières premières, un enjeu crucial pour le bon fonctionnement de son unité de production ultramoderne, capable de traiter 30 000 tonnes par jour.

Mais où se situe réellement le problème ? Qu’est-ce qui n’a pas marché entre Seydou Keita et les exploitants de matières premières ?

Dans un ton teinté de frustration, l’ancien capitaine des Aigles du Mali s’est dit étonné de ne pas pouvoir s’approvisionner en matières premières dans son propre pays. Il accuse certains acteurs locaux de privilégier les partenaires internationaux, l’obligeant ainsi à importer des produits de l’étranger pour maintenir sa production.

Interrogé sur une éventuelle interdiction d’exportation des matières premières en raison de son usine, Seydou Keita a rejeté cette hypothèse, affirmant ne pas avoir un tel pouvoir. Il a toutefois rappelé que des pays comme le Sénégal et le Burkina Faso ont restreint l’exportation de certains produits pour protéger leur souveraineté alimentaire.

De son côté, Kadiatou Lah soutient que c’est bel et bien à cause de l’usine de Seydou Keita que les autorités ont bloqué l’exportation des matières premières, privant ainsi de nombreux exploitants, principalement des femmes, de leur principale source de revenus. Elle affirme que ses produits bloqués à Bamako n’ont finalement même pas été achetés par l’usine SDA, faute d’un accord sur les prix.

Elle reproche également à Seydou Keita son manque d’approche et de dialogue avec les fournisseurs locaux :

« Seydou Keita est notre fierté, aussi bien en tant qu’ancien footballeur qu’investisseur. Mais il a été mal conseillé par son entourage, qui nous considère, nous petits exploitants, comme négligeables. » Exprime -t-elle

Seydou Keita met en avant la qualité et le prix abordable de son huile sur le marché. Cependant,  d’autres usines à Koutiala et Sikasso proposent déjà des produits similaires à 800 FCFA le litre, un tarif compétitif qui remet en question l’argument de l’ex-footballeur.

Ce qui est nécessaire  Seydou Keita doit  revoir son approche en matière d’approvisionnement et de gestion des ressources humaines, plutôt que de se poser en victime sur les réseaux sociaux.

« On peut avoir de l’argent et bénéficier du soutien de l’État, mais il faut avant tout maîtriser le circuit d’approvisionnement et la gestion des employés. » Explique un internaute.

Seydou Keita a occulté un fait fondamental : toute entreprise vise le profit. Elle estime que lorsqu’il affirme avoir construit son usine par patriotisme, il omet que l’objectif premier d’une industrie est avant tout économique.

Il est important de rappeler que le Mali compte plus de 120 usines de production, et que la concurrence est rude. Si Seydou Keita veut pérenniser son projet, il devra trouver un terrain d’entente avec les exploitants locaux et ajuster sa stratégie pour éviter de nouvelles tensions.

L’avenir dira si un compromis sera trouvé entre les deux parties.

Dily Kane
Source : Mali24

Boîte de commentaires Facebook

En savoir plus sur Mali 24

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.