Aliou Boubacar Diallo brise le silence et interpelle : « Où va le Mali ? »
Après une longue période de silence, Aliou Bocar Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba, est sorti de sa réserve pour livrer son analyse sur la situation sociopolitique actuelle du pays, notamment les récentes « concertations des forces vives de la Nation ». Un retour sur la scène publique empreint de gravité et de préoccupations.
« Si, ces dernières années, je n’ai pris la parole que lors des grandes occasions – fête de l’Indépendance, nouvel an, fêtes religieuses –, c’était par amour pour notre pays. Mais l’actualité politique m’oblige aujourd’hui à m’exprimer », a-t-il déclaré d’emblée.
Aliou Bocar Diallo rappelle que le Mali s’est doté, en juillet 2023, d’une nouvelle Constitution adoptée par référendum, un processus démocratique ayant mobilisé d’importantes ressources publiques.
« Cette Constitution, votée par le peuple souverain, a coûté des milliards de francs CFA au Trésor public. Et voilà que, quelques mois plus tard, ce même Trésor finance des concertations qui recommandent de désigner le président de la République… sans passer par les élections ! », s’indigne-t-il.
Une telle proposition, selon lui, est une violation flagrante de l’article 45 de la nouvelle Constitution, lequel stipule que « le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois ».
« C’est une véritable forfaiture contre un texte que les autorités de la transition ont elles-mêmes porté et soumis au peuple. Comment peut-on utiliser l’argent de l’État pour encourager la violation de la loi fondamentale ? Où va notre pays ? », s’interroge-t-il, visiblement indigné.
Dans une adresse solennelle au peuple malien, Aliou Bocar Diallo rejette fermement les conclusions issues des concertations, dénonçant une tentative de remettre en cause les acquis démocratiques chèrement obtenus en 1991.
« Le multipartisme, conquis dans le sang, doit être protégé. L’élection du président au suffrage universel direct est un principe sacré de notre démocratie. Je resterai toujours fidèle à ces valeurs, comme le prévoient les statuts de mon parti, ADP-Maliba. »
Et de conclure sur une note d’espoir et d’engagement :
« Allons aux élections. Élisons notre président, nos députés et nos maires conformément à notre Constitution. C’est dans le respect de l’ordre constitutionnel que nous pourrons bâtir un Mali nouveau, stable, prospère, et durablement développé, au service du bien-être de notre peuple. »
Adama Coulibaly
Mali24.info
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