Augmentation du prix des transports : Les usagers grincent les dents !
Notre pays vit actuellement l’un des moments les plus difficiles de son histoire sur plusieurs plans. En plus de l’insécurité, la crise socio-politique, il fait front actuellement à la cherté de la vie et ses corolaires d’augmentation tout azimut de tous les produits et services de consommation. C’est dans cette foulée que le prix des transports en commun a pris de l’ascenseur avec pour cause l’augmentation du coût du carburant à la pompe. Face à cette situation, la population ne cesse de se plaindre, toutefois, les professionnels du secteur du transport rassurent que si le prix du carburant redevient à la norme, celui du transport connaîtra une diminution. En clair, cela n’est pas pour demain.
Cette hausse du prix de transport concerne tous les secteurs de transports de notre pays. Autant sur le plan urbain, interurbain, à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali, les transporteurs ne se sont pas priés pour fixer à leur guise de nouvelles tarifications.
Au niveau du Ministère des transports on affirme que cette décision a été prise de manière unilatérale par les transporteurs. Cependant, que des discussions sont en cours pour que les prix redeviennent comme avant.
Quant aux organisations des transporteurs, cette hypothèse n’est pas envisageable sans la réduction du prix du carburant à la pompe. A leur niveau on affirme que des sacrifices énormes ont été faits pour éviter cette situation. Mais avec la montée brusque et drastique du prix du carburant, notamment du gasoil, il n’y avait d’autres alternatives pour la survie du secteur que cette augmentation diversifiée des tarifs de transports selon les lignes et les régions, sinon les pays limitrophes.
Cette cherté du carburant et des transports découle de quoi ?
D’après Ibrahima Amadou Maïga, enseignent chercheur et acteur de la société civile, cette situation n’est pas propre seulement au Mali mais qu’il s’agit d’une crise mondiale qui affecte tous les pays dont le nôtre. « Donc, face à cette situation, on a vu le gouvernement a maintes reprises en réunion avec les commerçants ainsi que les acteurs d’autres secteurs. Nous sommes dans un pays pauvre les gens sont pauvres, extrêmement pauvres. Les secteurs de transport jouent un rôle important au Mali. Ne serait-ce que la facilité à permettre aux citoyens de rejoindre leurs maisons, lieux de travail ou autres. Il est important que l’Etat puisse accorder une grande considération à ce secteur » réclame-t-il. Avant de poursuivre que les autorités doivent trouver une solution à cette situation avec des subventions, soit au profit du secteur des hydrocarbures ou des transports.
« Les prix de transport des Sotrama ont monté et cela ne nous arrange pas, parce que l’argent que les parents nous donnent pour aller à l’école ne nous suffit pas. Et même pour manger, c’est un problème. Cette hausse ne fait qu’empirer les choses. Si les autorités peuvent résoudre ce problème, cela nous fera plaisir » clame une étudiante, Aminata Coulibaly.
Quant à Karamoko Coulibaly, membre du syndicat de transport à la place de Banconi, il dira que la cause de cette hausse est due à l’augmentation du prix du carburant. Et que la réduction à leur niveau dépendra du prix à la pompe. « Si les prix des carburants baissent, les prix de transports diminueront aussi, car c’est à cause de la cherté du carburant que les tarifs ont connu une envolée. Nous ne gagnions même pas beaucoup avant cette situation et cela ne va qu’empirer les choses» a souligné M. Coulibaly.
A noter que les prix des transports ont substantiellement augmenté sur toutes les lignes de transport à travers la ville de Bamako. A cet effet, le prix de transport en commun de la rive droite ainsi que de la rive gauche ont connu une hausse qui varie entre 50 et 100F, chose terrible pour la population lambda.
De même que sur les lignes qui relient la capitale avec les autres régions et les capitales de certains pays voisins. A ce niveau, les prix ont augmenté par exemple entre Bamako et Ségou de plus de 1000F, tout comme entre la cité des trois caïmans et Yanfoïla. Egalement, entre Bamako et Sikasso, le coût qui était auparavant à 7.000F est passé à 8.000F.
Pour les liaisons avec les pays voisins, Bamako et Abidjan (Côte d’Ivoire) par exemple coûte désormais aux voyageurs de 26.000F à 30 000F (prix plafond) au lieu de 25.000 FCFA avant. Pour ceux qui veulent se rendre dans le pays de la Teranga précisément à Dakar (Sénégal), le prix du transport pour eux à ce jour est de 35.000F et 33.000 F pour les voyageurs sur Conakry (Guinée-Conakry).
Par Alima Mounira Coulibaly (Stagiaire Ucao)