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CEUX QUI FONT BOUREM (28) : HADIARA Soumagal, modèle ancrée de l’action sociale Bourème 

Sans même plier son vieux parasol noir, qu’il peinait d’ailleurs à faire passer par la porte du vestibule, et sous lequel nous jouions au Lido, son père, dans l’une de ses dernières confidences dont on est habitué, lui glissa vertement : «Tu finiras par laisser tout cela. Et je parie que c’est toi qui me succédera à Bourem, en y laissant des traces.Tu garderas cette maison… »

Simple intuition paternelle ? Prophétie ? Ou sagesse d’un homme qui, en pédagogue, voulait faire comprendre à sa fille que le mariage n’est qu’une corde de plus à son arc, mais advienne que pourra, il se fera ?

Quoi qu’il en soit, de toute la fratrie nombreuse issue de Soumagal (que Dieu en donne vie), c’est bien Hadiara qui, du côté des femmes, est restée. Gardienne unique du foyer familial, seule aujourd’hui à Bourem, en dépit d’un séjour de quelques années à Anderamboukane et Gao. Mais pas seulement : elle est devenue, dans la discrétion, une figure incontournable de l’animation socio-éducative de la commune. Son engagement au service des siens l’a donc prouvé.

Devenue femme au foyer assez précocement, Hadiara n’a jamais laissé sa flamme intérieure s’éteindre. Née un 31 juillet, à l’image d’une date consacrée aux femmes africaines, elle porte aussi fièrement l’empreinte du signe du Lion ; et ce n’est vraiment pas anodin pour qui la connait : confiance, charisme, loyauté, générosité, leadership naturel dans un groupe… parfois même un brin de ténacité qui force le respect.

Déterminée à ne pas s’arrêter à un seul rôle, elle retourne sur les bancs de l’école pour décrocher un parchemin scolaire après celui de l’enseignement fondamental. Direction Bamako, ensuite pour une formation comme Encadreuse des Centres d’Apprentissage Féminin (CAFE).

En 2005, elle en devient Monitrice en Coupe et Couture du premier CAFE de Bourem. Aujourd’hui, elle en assure l’intérim de la Direction. On la retrouve souvent dans les couloirs des ministères ou des agences d’emploi, plaidant sans relâche pour l’insertion des jeunes femmes diplômées du centre.

Native de Bambara Maoudé (Gourma Rharous), Hadiara est aussi une figure de la vie associative locale. Membre active de plusieurs structures, elle évolue au sein de l’Association Annoura, dirigée par Bintou Guitteye, son inspiratrice. Elle préside également l’Association des Femmes du Marché de Bourem, où elle milite pour l’assainissement de cet équipement marchand et la régulation des prix entre sociétaires.

À la CAFO, elle est désormais un maillon essentiel du tissu associatif féminin de Bourem. Une femme de terrain, de cœur et de convictions, qui incarne le combat quotidien des femmes pour un avenir meilleur.

À sa manière, sans tambour ni projecteur, mais avec la prédiction paternelle, Hadiara Soumagal a su transformer chaque difficulté en tremplin, chaque geste en acte de solidarité pour être parmi les piliers de l’action collective et sociale à Bourem. Une Commune qui peut compter sur elle aujourd’hui, comme sur ces femmes de l’ombre qui rendent les lendemains possibles. Et donner raison à celle qui disait que : « Ce sont les femmes silencieuses qui tissent les véritables révolutions » !

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