TO GO WITH AFP STORY BY Malick Rokhy Ba A sheep is displayed for sale on December 5, 2008 in Dakar ahead of Muslim feast Tabaski (Aid el Kebir). Sheep get sold for 70 000 francs CFA (106 euros), a double of a minimum monthly Senegalese salary. AFP PHOTO / SEYLLOU (Photo by SEYLLOU DIALLO / AFP)

Cherté et Tabaski : Les moutons cherchent désespérément des clients

En cette période de transition, le Mali fait face à d’importantes difficultés économiques, exacerbées par une crise multidimensionnelle. La crise énergétique aggrave la situation, entraînant la paralysie du secteur informel et ralentissant ainsi l’économie malienne. La crise financière se généralise à tous les niveaux, avec des indicateurs très inquiétants pour la survie des citoyens lambdas.

Parallèlement, la fête de la Tabaski approche à grands pas, imposant une double dépense aux chefs de famille : l’achat de moutons pour le sacrifice rituel et la satisfaction des exigences des enfants et des femmes. Nombre de chefs de famille dorment mal, car cette fête exige que tout musulman sacrifie un mouton en respectant la tradition. Dans la société, c’est une exigence sociale, où la taille du mouton acheté reflète les moyens financiers de la personne. À la recherche de cet animal à quatre pattes, certains s’endettent, tandis que les plus aisés se réjouissent d’acquérir de gros moutons pour affirmer leur statut social.

Cette année, la cherté de la vie laisse apparaître des trous dans les poches de la majorité. La situation difficile, accentuée par les coupures d’électricité, plonge de nombreux citoyens dans un chômage forcé. À quelques jours de la fête, les moutons sont promenés partout à Bamako à la recherche de clients. Hélas, cet animal à quatre pattes est devenu intouchable en raison de la flambée des prix.

« Cette année, il est très difficile de s’acquérir un mouton. Non seulement nous n’avons pas d’argent, mais les prix des moutons montent en flèche, » témoigne Issa Diarra, mécanicien automobile. Les prix des moutons varient de 100 000 à 500 000 CFA sur le marché. En attendant, beaucoup de Maliens préfèrent attendre la dernière minute pour acheter leur mouton, espérant une baisse des prix.

Modibo FOFANA

Mali24

 

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