Chronique du délestage : Les élèves veulent la lumière et les jihadistes aiment l’obscurité

Toute nation sérieuse met au centre de ses préoccupations deux enjeux majeurs : l’avenir des enfants et la sécurité de la population. Malheureusement chez nous la quête de ces deux facteurs est à rude épreuve. Ce, en raison d’une seule cause, la desserte défectueuse ou incomplète de l’électricité. Ironie du sort, cela n’émeut plus les décideurs du jour. Ils n’en parlent même plus.

Actualité oblige, mardi, à la Primature, le Comité interministériel de Gestion des crises et catastrophes a tenu sa réunion sous l’égide du Premier ministre, Chef du Gouvernement. Sur la longue liste des solutions immédiates proposées par ce Comité, aucune ne fait référence à la situation énergétique du pays. Qui pourtant au regard de ses conséquences sur la population a dépassé le stade de crise pour atteindre celui de catastrophe nationale. En résumé ce comité s’est essentiellement penché sur la rentrée des classes avec son corolaire de gestion des cas des sinistrés occupants les salles de classe. Ce qui est salutaire avec le maintien de la rentrée des classes pour le 4 novembre prochain. Cependant, avec la présence de Mme le ministre de l’énergie et de l’eau au sein de ce comité interministériel un point des résolutions devrait être consacré à la situation du délestage général qui affecte considérablement le rendement des élèves et étudiants. Qui dorment dans le noir, étudient dans la chaleur et retournent à la maison dans l’obscurité.  A cet effet, le comité devrait préconiser, ne seraient-ce que, des espaces publics lumineux d’apprentissage pour les élèves dans certaines communes de la capitale et des grandes villes du pays. Ces espaces qui pouvaient être alimentés par des panneaux solaires à partir d’une subvention de l’Etat à des mairies. Ainsi, ils allaient offrir au moins des cadres pour permettre aux écoliers issus des familles modestes de certains quartiers sevrés par le délestage d’apprendre leurs leçons. D’une pierre deux coups, ils permettraient également d’éclairer certains endroits clés de la capitale en proie à des menaces terroristes, depuis l’attaque de l’école de gendarmerie de Faladiè, le 17 septembre dernier.

Il n’est plus besoin de rappeler que la présence d’électricité est vitale pour améliorer l’éducation des enfants, mais aussi sécuriser les grandes agglomérations. Surtout que l’analyse des récentes attaques jihadistes a démontré que les assaillants ont toujours profité de l’obscurité pour mieux préparer et bien exécuter leurs coups.

Dans la gestion des crises et catastrophes, le Gouvernement doit intégrer la question d’énergie avec des solutions innovantes. Pendant la nuit, à cause de la coupure de courant, tous les centres névralgiques de la capitale, de même que les quartiers les plus peuplés se trouvent plongés dans un noir indescriptible. Dans ces conditions, il est préjudiciable de voir les décideurs indifférents de la situation des scolaires et de la sécurité de la population. Sans quoi, les risques des taux d’échec aux examens vont s’accroitre, de même que les manœuvres des forces du mal. On nous dira après par voie de communiqué de presse que : « la situation est totalement sous contrôle ».

En attendant, rechargeons nos batteries de résilience et de patience. A la semaine prochaine pour une autre chronique sur le délestage. Tchao !

Moustapha Diawara

Le Sursaut

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